bell notificationshomepageloginedit profileclubsdmBox

Read Ebook: Émancipées by Cim Albert

More about this book

Font size:

Background color:

Text color:

Add to tbrJar First Page Next Page

Ebook has 2706 lines and 99680 words, and 55 pages

NOTES SUR LA TRANSCRIPTION:

--Les erreurs clairement introduites par le typographe ont ?t? corrig?es.

--On a conserv? l'orthographie de l'original, incluant ses variantes.

--La table des mati?rs a ?t? rajout?e dans ce livre ?lectronique.

--Les lettres ?crites au-dessus ont ?t?es represent?es ainsi: a^b et a^.

ALBERT CIM

?mancip?es

Ainsi la femme au rabais, par une terrible revanche, va rendant de plus en plus le c?libat ?conomique, le mariage inutile.

PARIS

ERNEST FLAMMARION, ?DITEUR

?MANCIP?ES

OUVRAGES D'ALBERT CIM

ROMANS ET NOUVELLES

OUVRAGES POUR LA JEUNESSE

?TUDES DOCUMENTAIRES

?MILE COLIN--IMPRIMERIE DE LAGNY

ALBERT CIM

?mancip?es

Ainsi la femme au rabais, par une terrible revanche, va rendant de plus en plus le c?libat ?conomique, le mariage inutile.

PARIS

ERNEST FLAMMARION, ?DITEUR

Droits de traduction et de reproduction r?serv?s pour tous pays, y compris la Su?de et la Norv?ge.

A MARCEL PR?VOST,

C'est ? ce tr?s juste titre que j'inscris votre nom en t?te de ce volume.

Malgr? les ?nergiques avertissements des plus lumineux esprits de notre si?cle, les efforts de nos plus puissants <> et <>, en d?pit de Michelet et de Proudhon,--sans nommer Joseph de Maistre ni Bonald,--d'Auguste Comte, de Lamennais, de Renan, de Taine, etc., la femme est de plus en plus d?tourn?e de la vie de famille et dirig?e vers la vie publique et le c?libat. On s'applique ? la masculiniser: l'id?al serait qu'il n'y e?t plus qu'un sexe sur terre.

En attendant que ce glorieux r?gne arrive, on se marie de moins en moins en France, et de moins en moins aussi l'on y procr?e. <> Avant cinquante ans d'ici, la population de l'Allemagne sera le double de la n?tre. A d?faut de femmes-m?res et de femmes-nourrices, nous aurons sans doute alors, inappr?ciable compensation, quantit? de femmes-avocats, de femmes-m?decins, de femmes-v?t?rinaires, femmes-fonctionnaires, femmes-ing?nieurs, etc.

Que la femme ?mancip?e et masculinis?e ait la haine de l'homme et s'?loigne de lui, ou bien que ce soit celui-ci qui trouve en elle peu d'attraits et se d?tourne de cette moiti? trop semblable ? lui, tant il y a que les mariages deviennent de plus en plus rares.

Et ce n'est pas seulement le mariage qui a fait faillite et tend ? dispara?tre; c'est l'amour, l'amour monogamique, exclusif et absolu, dont la banqueroute et le krach ont ?t? si bien attest?s et d?montr?s par M. Edmond Deschaumes, et d?crits plus r?cemment par M. J. Joseph-Renaud.

Mais si, comme on l'observe et le proclame de toutes parts, les hommes consentent volontiers et de plus en plus ? se passer d'?pouses et d'?mes soeurs, ils ne se croient pas tenus pour cela de se priver de femmes, bien au contraire: le diable, loin d'y perdre, ne fait que gagner au troc.

En d'autres termes et en fin de compte, c'est la polygamie qui s'implante de plus en plus dans nos moeurs.

Il semble, en effet, que ce n'est que pour cela jusqu'? pr?sent, pour augmenter le nombre des d?class?es, inclass?es et irr?guli?res, faciliter la prostitution et la mettre ? plus bas prix, que se d?m?nent et besognent ces dames.

Nombre d'observateurs et de penseurs, et des plus marquants, et de ceux qui portent ? la femme le plus de r?el int?r?t et de respect, constatent ces in?luctables r?sultats et les d?plorent. Hier encore, nous entendions M. Sully Prudhomme nous parler <>, et des tendances forc?es des hommes, <>

C'est cette organisation et ce march?, ce sont les imm?diates et in?vitables cons?quences de ce qu'on appelle <>, qui sont expos?es et d?velopp?es dans ce livre.

Je n'ai d'ailleurs rien imagin?, et n'ai eu qu'? regarder et puiser autour de nous: les journaux ont plus d'une fois r?v?l? l'existence des <>, et ins?r? les menus des <>; la Ligue de l'Affranchissement des Femmes a bien publiquement d?clar?, par la voix de ses d?l?gu?es et secr?taire, que <>; des ?crivains, comme Mme Jenny P. d'H?ricourt, nous ont r?ellement pr?dit que la femme n'aurait pas toujours besoin du secours de l'homme pour ?tre f?cond?e, et que, par cons?quent, l'homme, le m?le, deviendrait inutile sur la terre; etc. A l'occasion, j'ai cru devoir indiquer en note l'origine et la source de ces documents: on ne saurait trop ?clairer les belles choses.

Quoi qu'il en soit, il y aura toujours--c'est certain, n'est-ce pas, mon cher ami?--de jolies filles, de braves femmes et de bons vieux livres, pour nous r?conforter et nous r?jouir, nous aider ? faire de notre mieux notre temps ici-bas.

Que cela nous suffise.

ALBERT CIM.

TABLE DES MATI?RS

CHAPITRE PAGE

?MANCIP?ES

En sortant de la Chambre, L?opold Magimier, d?put? de Seine-et-Loire, se rappela qu'il d?nait avec ses amis de la <>, qu'on ne se mettait gu?re ? table avant huit heures, et conclut qu'il avait grandement le temps de faire la route ? pied, ce qui lui d?gourdirait les jambes. Il aimait la marche et le mouvement. De bonne sant?, de belle prestance et solide carrure, il avait ? peine atteint la cinquantaine; et, bien que ses cheveux, taill?s en brosse, fussent plus que grisonnants, et qu'il e?t besoin de son binocle, non pour lire ou ?crire, mais afin de reluquer de plus pr?s les passantes et les d?v?tir ? son aise, il n'avait garde de se priver de cette immorale mais int?ressante distraction; il se sentait vert encore et se plaisait ? s'en convaincre et ? le prouver.

Arriv? au carrefour de la rue Montmartre et du boulevard, ? proximit? du restaurant en vogue o? les Salomoniens tenaient, chaque premier mardi du mois, leurs agapes intimes, il avisa sur la terrasse d'un caf?, ? l'extr?mit? du dernier rang, une table inoccup?e, et alla s'asseoir ? cette place peu apparente et discr?te. Il y avait d'ailleurs peu de monde, ? cette terrasse, une dizaine de consommateurs environ, ?pars dans les trois rang?es de tables: on n'?tait qu'au commencement d'avril; la temp?rature, malgr? le clair soleil qui avait lui toute la journ?e, ?tait fra?che encore, et la plupart des clients pr?f?raient se r?fugier dans l'int?rieur de l'?tablissement. Magimier, lui, affectionnait le plein air, qui lui ?tait aussi salutaire et indispensable que la marche et l'action.

Il terminait cette rubrique et s'appr?tait ? r?trograder, ? remonter aux faits divers ou au premier-Paris, quand une femme ? toilette voyante--chapeau rose et vert-pomme, collet mastic sur corsage de soie marron--vint, ? travers une bousculade de chaises, s'installer ? la table voisine de la sienne, sur le m?me rang.

Ils ?chang?rent un regard, un rapide coup d'oeil, indiff?rent et glacial en apparence, quasi machinal de part et d'autre.

Elle ?tait de petite taille, cette femme, svelte et gracile, pas trop vieille: trente ans, pas davantage; mais ce n'?tait pas l? le type de Magimier, qui n'appr?ciait que les Rubens, les belles femmes, ce qu'il nommait <>; et il se replongea dans sa lecture. La t?te n'?tait cependant pas mal, il en convint en son par-dedans: une t?te brune, au teint mat, aux grands yeux noirs expressifs, empreints, non de langueur ou de r?verie, mais de vivacit?, de jovialit? et d'entrain, aux longs et fins sourcils arqu?s en perfection.

<>

Cependant l'inconnue, comme le gar?on s'approchait d'elle, l'avait interpell?.

<

--Non, madame.

--Et ? la caisse, pas de lettres?

--Je ne crois pas, madame; je vais m'assurer ... Un mad?re pour madame?

Add to tbrJar First Page Next Page

 

Back to top