Read Ebook: El criticón (tomo 2 de 2) by Graci N Y Morales Baltasar Cejador Y Frauca Julio Editor
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Ebook has 205 lines and 8971 words, and 5 pages
HENRI DE R?GNIER
La Cit? des Eaux
PARIS SOCI?T? DV MERCVRE DE FRANCE
MCMII
DU M?ME AUTEUR
PREMIERS PO?MES 1 vol. PO?MES 1 vol. LES JEUX RUSTIQUES ET DIVINS 1 vol. LES M?DAILLES D'ARGILE 1 vol.
LA CANNE DE JASPE 1 vol. LA DOUBLE MA?TRESSE 1 vol. LE TR?FLE BLANC 1 vol. LES AMANTS SINGULIERS 1 vol. LE BON PLAISIR 1 vol.
FIGURES ET CARACT?RES 1 vol.
IL A ?T? TIR? DE CET OUVRAGE:
JUSTIFICATION DU TIRAGE:
Droits de traduction et de reproduction r?serv?s pour tous pays, y compris la Su?de, la Norv?ge et le Danemark.
A JOS? MARIA DE HEREDIA
LA CIT? DES EAUX
MICHELET.
LA FA?ADE
Glorieuse, monumentale et monotone, La fa?ade de pierre effrite au vent qui passe Son chapiteau friable et sa guirlande lasse En face du parc jaune o? s'accoude l'Automne.
Au m?daillon de marbre o? Pallas la couronne, La double lettre encor se croise et s'entrelace; A porter le balcon l'Hercule se harasse; La fleur de lys s'effeuille au temps qui la moissonne.
Le vieux Palais, mir? dans ses bassins d?serts, Regarde s'accroupir en bronze noir et vert La Solitude nue et le Pass? dormant;
Mais le soleil aux vitres d'or qu'il incendie Y semble rallumer int?rieurement Le sursaut, chaque soir, de la Gloire engourdie.
L'ESCALIER
Toute la Gloire avec le glaive et l'?trier, Et la terre qui saigne et la mer qui ?cume, Le feutre balayant le parquet de sa plume, La Puissance et l'Amour, la rose et le laurier,
De ce songe royal et de ce bruit guerrier, Soleil d'or qui s'efface ?bloui dans la brume, Il ne reste que l'oeuvre anonyme et posthume Du marteau d'un sculpteur dans le bloc du carrier;
Et le marbre du buste arrogant et romain, Sans yeux pour regarder et pour prendre sans mains, Se dresse taciturne et solitaire, au haut
De l'escalier qui garde ? ses marches tass?es, Dans le porphyre roux, la trace sans ?cho Du pas sanglant encor des Victoires pass?es.
PERSPECTIVE
Le cuivre du troph?e et le bronze du buste Juxtaposent l'or jaune et la patine verte; Le carquois se suspend pr?s de la corne ouverte, C?r?s en fleurs sourit ? Diane robuste.
Le parquet de bois clair mire la fresque inverse O? tr?ne le H?ros que la Victoire illustre; L'?clair silencieux r?de de lustre en lustre, Et le soleil s'irise au cristal qu'il traverse.
Le glorieux Pass?, nu sous son laurier d'or, Par les fen?tres, voit se refl?ter encor, Dans l'?chiquier verdi des portes de miroirs,
Le lys myst?rieux du jet d'eau, et, votifs, Dressant sur le ciel clair leur double bronze noir, Le cippe d'un cypr?s et la st?le d'un if.
L'ODEUR
Si tu songes l'Amour, si tu r?ves la Mort, Si ton miroir est trouble ? te sourire, ?coute Les feuilles, feuille ? feuille, et l'onde, goutte ? goutte, Tomber de la fontaine et de l'arbre. Tout dort.
La rose de septembre et le tournesol d'or Ont dit l'?t? qui br?le et l'automne qui doute; Le bosquet s'entrelace et la grotte se vo?te, Le d?dale et l'?cho te tromperaient encor.
Laisse l'all?e oblique et le carrefour tra?tre Et ne regarde pas ? travers la fen?tre Du pavillon ferm? dont la clef est perdue.
Silence! L'ombre est l?; viens respirer plut?t, Ainsi que les herm?s et les blanches statues, L'am?re odeur du buis autour des calmes eaux.
LE BASSIN ROSE
Si le jet d'eau s'est tu dans la vasque, si l'or De la statue en pleurs au centre du bassin S'?caille sur la hanche et rougit sur le sein, Si le porphyre rose en l'onde saigne encor;
C'est que tout, alentour, s'engourdit et s'endort D'avoir ?t? charmant, myst?rieux et vain, Et que l'?cho muet dans l'ombre tend la main Au Silence ? genoux aupr?s de l'Amour mort.
L'all?e est inqui?te o? l'on ne passe plus; La terre peu ? peu s'?boule du talus; La porte attend la clef, le portique attend l'h?te,
Et le Temps, qui survit ? ce qu'il a ?t? Et se retrouve toujours tel qu'il s'est quitt?, Fait l'eau trop anxieuse et les roses trop hautes.
LE BASSIN VERT
Son bronze qui fut chair l'?rige en l'eau verdie, D?esse d'autrefois triste d'?tre statue; La mousse peu ? peu couvre l'?paule nue, Et l'urne qui se tait p?se ? la main roidie;
L'onde qui s'engourdit mire avec perfidie L'ombre que toute chose en elle est devenue, Et son miroir fluide o? s'allonge une nue Imite inversement un ciel qu'il parodie.
Le gazon toujours vert ressemble au bassin glauque. C'est le m?me carr? de verdure ?quivoque Dont le marbre ou le buis encadrent l'herbe ou l'eau.
Et dans l'eau smaragdine et l'herbe d'?meraude, Regarde, tour ? tour, errer en ors rivaux La jaune feuille morte et le cyprin qui r?de.
LE BASSIN NOIR
Laisse le Printemps rire en sa ga?ne de pierre Et l'Hiver qui sanglote au socle o? il est pris Jusqu'au torse, et l'?t?, grave en ses noeuds fleuris, Pr?s de l'Automne nu qui s'empampre et s'enlierre;
Laisse la rose double et la rose tr?mi?re Et l'all?e ? dessins de sable jaune et gris Et l'?cho qui r?pond au rire que tu ris, Et viens te regarder dans une eau singuli?re.
Elle occupe un bassin ovale et circonspecte; Nulle plume d'oiseau et nulle aile d'insecte Ne raie en le fr?lant l'?b?ne du miroir,
Et, de sa transparence o? sommeillent des ors, Tu verrais ?merger d'entre son cristal noir Le Silence ? mi-voix et l'Amour ? mi-corps!
L'ENCELADE
Les hauts buis d'alentour bordent un rond-point d'eau. Aux angles du bassin, devant leurs ombres graves, La D?esse aux yeux durs et le Dieu aux yeux caves Tiennent l'un le trident et l'autre le marteau.
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