Read Ebook: Le vagabond des étoiles by London Jack Gruyer Paul Translator Postif Louis Translator
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Ebook has 1916 lines and 87271 words, and 39 pages
Translator: Paul Gruyer Louis Postif
JACK LONDON
LE VAGABOND DES ?TOILES
TRADUCTION DE PAUL GRUYER ET LOUIS POSTIF
PARIS LES ?DITIONS G. CR?S ET Cie 21, RUE HAUTEFEUILLE, 21
DU M?ME AUTEUR
A LA M?ME LIBRAIRIE
Micha?l, chien de cirque. 7 50 La Peste ?carlate, 1 vol. in-16. 7 50 Le Fils du Loup, 1 vol. in-16 . 7 >> Martin Eden, 1 vol. in-16 . 7 50 Jerry dans l'Ile, 1 vol. in-16. 6 >> Croc-Blanc, 1 vol. in-16. 6 50 Le Talon de Fer, 1 vol. in-16. 7 >>
EN PR?PARATION
Le Peuple de l'Ab?me . La Croisi?re du Snark . B?liou-la-Fum?e .
Tous droits r?serv?s pour tous pays.
PR?FACE DES TRADUCTEURS
Alors le convict de San Quentin, l'actuel professeur-assassin Darrell Standing, revivra successivement toutes ses existences pass?es, depuis l'?poque o? il rampait dans la fange, aux premiers ?ges du monde. Il r?incarnera tous les corps anim?s par son ?me immortelle, qui leur a surv?cu.
< < La m?me ?me pouvait non seulement animer des formes de sexes diff?rents, mais, comme on le voit, des animaux et des plantes. On retrouve cette croyance, qui se rapporte, en somme, ? l'id?e d'une commune origine de tous les ?tres anim?s et de toute la nature vivante, jusque dans les plus vieilles ?pop?es celtiques. Elle a ?t? reprise par des philosophes modernes et fournit un aspect int?ressant de la th?orie de l'h?r?dit?. Car quelque chose subsistera toujours, dans l'incarnation pr?sente, des incarnations ant?rieures. La doctrine spirite, notamment, fond?e par Allan Kardec , reprit ? son compte la th?orie de la r?incarnation. Elle diff?re de celle de la simple m?tempsychose en ceci que jamais l'?me humaine, qui peut avoir son origine dans des esprits inf?rieurs, ne r?trograde vers ceux-ci. Au moment de la mort, l'?me se d?tache du corps, erre dans l'espace jusqu'au moment de sa r?incarnation, et revient s'am?liorer sur la terre, par la souffrance. Puis, quand elle est parvenue ? un ?tat de puret? suffisant, elle quitte d?finitivement notre monde, pour aller habiter des mondes plus parfaits et se rapprocher continuellement de l'Esprit Divin, dont elle fera partie quelque jour. Divers savants et philosophes modernes, Sir Oliver Lodge, en Angleterre, Lombroso en Italie, le colonel de Rochas en France , Camille Flammarion, les Drs Richet et Paul Gibier , se sont, entre autres, occup?s de cette doctrine au point de vue scientifique et ont ?crit ? son sujet des ouvrages int?ressants. Il va de soi que nous n'avons ? envisager ces syst?mes qu'au point de vue des p?rip?ties litt?raires et romanesques qu'en a tir?es Jack London. Leur mise en action nous vaut un certain nombre de r?cits, o? l'on retrouve toute la verve, puissamment ?vocatrice, du c?l?bre romancier californien. C'est ainsi que le convict Darrell Standing r?incarne l'enfant qu'il fut, en une vie ant?rieure, dans une tragique caravane d'?migrants, massacr?e tra?treusement au pays des Mormons. Plus en arri?re, il revit le sort d'un naufrag?, jet? par la temp?te sur une ?le rocheuse et d?serte, o?, par la force des choses et l'implacable loi de l'existence, il retourne ? l'homme primitif et ? l'?ge de pierre. Plus loin encore dans le pass?, il se retrouve centurion romain, ? J?rusalem, lors du grand drame du Christ, auquel il assista. Il visite la Cor?e, o? il a v?cu une fabuleuse et farouche aventure, et revoit ?galement la premi?re femme qu'aux temps pr?historiques, il aima et pressa contre sa poitrine velue. Et toujours, dans toutes ses existences, fut en lui la <
Tant en ce qui concerne ces sombres peintures qu'au cours des r?cits accessoires, une flamme admirablement tragique, et qui atteint par moments ? une quasi-g?niale grandeur, enveloppe tout ce volume. C'est un de ceux auxquels Jack London a le plus passionn?ment travaill? et o? il a mis le plus de lui-m?me.
Le texte original est un peu plus touffu que celui que nous pr?sentons au public. Il a ?t? all?g?, en certaines de ses parties, avec l'autorisation de Mrs. Jack London.
PAUL GRUYER et LOUIS POSTIF.
LE VAGABOND DES ?TOILES
CHAPITRE PREMIER
DARRELL STANDING SE PR?SENTE
Bien souvent, dans mon existence, j'ai ?prouv? la bizarre conscience que mon ?tre se d?doublait, que d'autres ?tres vivaient ou avaient v?cu en lui, en d'autres temps ou en d'autres lieux. Ne proteste point, ? toi, mon futur lecteur. Mais scrute toi-m?me ta conscience. Retourne en arri?re tes pens?es, vers l'?poque o? ta personne physique et morale n'?tait pas encore cristallis?e, o?, mati?re plastique, ?me en flux comme la mer montante, tu sentais ? peine, dans le bouillonnement tumultueux de ton ?tre, ton identit? se former.
Alors tu te souviendras peut-?tre, en lisant ces lignes, de choses oubli?es , de visions ind?cises et brumeuses, qui pass?rent devant tes yeux d'enfant et qui, aujourd'hui, ne t'apparaissent plus que comme des r?ves irr?els, faits de pure fantaisie et qui pr?tent ? rire.
Tout, cependant, dans ces visions lointaines de ton ?tre, n'?tait pas un songe. Quand, enfant, tout petit enfant, il te semblait, durant ton sommeil, que tu tombais dans le vide, d'une hauteur infinie; lorsque tu croyais voler dans l'air comme font les oiseaux du ciel, ou que tu regardais avec horreur, autour de tes pieds enlis?s dans la boue, ramper mille araign?es r?pugnantes, mille cr?atures immondes, courant sur leurs pattes innombrables ou se tra?nant sur leurs ventres; lorsque dansaient devant tes prunelles closes des formes cauchemardantes, inconnues, et que tu voyais se lever ou se coucher d'?tranges soleils qui ne sont point de ce monde; tout cela, peut-?tre, n'?tait point un vain r?ve de ton imagination ?chauff?e et fi?vreuse.
Sais-tu d'o? venaient ces visions d?concertantes et si elles n'avaient point leur origine dans d'autres vies ant?rieures, v?cues par toi dans d'autres mondes que tu avais connus?
Peut-?tre, quand tu m'auras lu, te seras-tu fait une opinion plus pr?cise sur toutes ces troublantes questions, qui sans doute te laissaient jusque-l? perplexe.
En v?rit?, je te le dis, les ombres de notre nouvelle prison nous enveloppent, d?s notre naissance, et nous oublions bien trop t?t le pass?. Et lorsque parfois il s'?voque devant nous, tandis que nous sommes encore dans les bras de notre m?re ou que nous courons ? quatre pattes sur le plancher, il ne produit en nous que la peur et l'?pouvante. Car ces deux sentiments, venus d'une exp?rience pr?alable, dont nous avons gard? la confuse m?moire, sont inn?s chez l'enfant.
En ce qui me concerne, je me souviens fort bien qu'? l'?poque lointaine o? je n'?tais qu'un marmot balbutiant, un petit ?tre tendre, ?mettant de vagues vagissements, pour exprimer sa faim ou son besoin de sommeil, je me souviens, oui, que j'avais la notion tr?s nette d'existences ant?rieures.
Moi dont les l?vres n'avaient jamais ?mis le mot <
Lorsque j'eus quatre ou cinq ans et, que, sans ?tre encore moi-m?me, je commen?ai ? sentir ma personnalit? se former, il me parut que des milliers d'?tres luttaient en moi, que toutes ces vies pr?existantes tentaient de s'incorporer dans mon existence pr?sente, dont elles tiraillaient le moule en autant de sens divers. Et un d?sarroi ind?finissable en r?sultait, en ma jeune ?me.
Je te vois, lecteur, hausser les ?paules et traiter d'absurdes mes paroles. N'oublie pas pourtant, toi que je tenterai de faire cheminer ? ma suite, ? travers le temps et l'espace, n'oublie pas, je t'en conjure, que j'ai longuement r?fl?chi sur ces choses, que, durant des ann?es, ? travers bien des nuits pleines d'angoisses et de sueurs de sang, j'ai m?dit? dans les t?n?bres, face ? face avec ces nombreux <Add to tbrJar First Page Next Page