bell notificationshomepageloginedit profileclubsdmBox

Read Ebook: Monseigneur l'Éléphant by Kipling Rudyard Varlet Th O Translator

More about this book

Font size:

Background color:

Text color:

Add to tbrJar First Page Next Page

Ebook has 1401 lines and 67363 words, and 29 pages

Translator: Th?o Varlet

Release date: October 8, 2023

Original publication: Paris: Nelson, 1927

Monseigneur l'?l?phant

Par Rudyard Kipling

Traduit de l'anglais par Th?o Varlet

Paris Nelson, ?diteurs 25, rue Denfert-Rochereau Londres, ?dimbourg et New-York 1927

DU M?ME AUTEUR

DANS LA <>

SIMPLES CONTES DES COLLINES 1 vol. NOUVEAUX CONTES DES COLLINES 1 vol. SOUS LES D?ODARS 1 vol. TROIS TROUPIERS, suivi de DESSINS EN NOIR 1 vol.

RUDYARD KIPLING

n? en 1865

Les nouvelles de ce recueil sont extraites du volume <> , ? l'exception du r?cit <>, tir? de <> .

TABLE

Pages Monseigneur l'?l?phant 7 Brugglesmith 41 Du pain sur la face des eaux 69 L'honneur du soldat Ortheris 115 Un aspect de la question 149 Judson et l'Empire 177 L'histoire de Badalia Herodsfoot 219 Les Enfants du Zodiaque 257

MONSEIGNEUR L'?L?PHANT

Boeufs, en hindoustani.

Chanson de caserne.

Touchant la v?racit? de ce r?cit, il ne saurait y avoir aucun doute, car il me fut cont? par Mulvaney, derri?re les lignes des ?l?phants, par un soir br?lant o? nous emmenions promener les chiens pour leur donner de l'exercice. Les douze ?l?phants du gouvernement se balan?aient ? leurs piquets devant les vastes ?curies aux murs de terre et les mahouts pr?paraient le repas du soir. De temps ? autre quelque jeune impatient flairait les g?teaux de farine en train de cuire, et barrissait; et les petits enfants nus des mahouts se pavanaient tout le long de la rang?e en criant et commandant le silence, ou, se haussant, allongeaient une claque sur les trompes avides. Les ?l?phants feignaient alors d'?tre uniquement occup?s ? se d?verser de la poussi?re sur le cr?ne, mais sit?t les enfants partis, se remettaient ? se balancer, ? tracasser et ? grognonner.

Cornacs.

Le couchant s'?teignait, et les ?l?phants oscillaient et ondulaient, tout noirs sur l'unique zone de rose rouge au bas du ciel d'un gris poudroyant. C'?tait au d?but de la saison chaude, et les troupes venaient de prendre leur tenue blanche, de sorte que les soldats Stanley Ortheris et T?rence Mulvaney avaient l'air de fant?mes blancs circulant parmi le cr?puscule. John Learoyd s'en ?tait all? ? une autre caserne acheter un liniment au soufre pour son dernier chien soup?onn? d'avoir la gale, et avait eu l'attention de mettre sa meute en quarantaine par derri?re le fourneau o? l'on incin?re les chiens atteints d'anthrax.

?l?phants, en hindoustani.

Les ?l?phants ont horreur des petits chiens. Vixen aboyait de toutes ses forces contre les piquets, et au bout d'une minute tous les ?l?phants ruaient, glapissaient et gloussaient avec ensemble.

--H? l?! les militaires, dit un mahout f?ch?, rappelez votre chienne. Elle effarouche notre gent ?l?phant.

--Ils sont rigolos, ces mahouts, dit Ortheris m?ditatif. Ils appellent leurs b?tes des gens tout comme si c'en ?taient... Et c'en sont, apr?s tout. La chose n'est pas si dr?le quand on y r?fl?chit.

Vixen revint en jappant, pour montrer qu'elle recommencerait si elle en avait envie, et s'installa sur les genoux d'Ortheris, en adressant un large sourire aux autres chiens propri?t? l?gitime de ce dernier, qui n'osaient pas sauter sur elle.

--Avez-vous vu la batterie ce matin? me demanda Ortheris.

Il parlait de la batterie d'?l?phants nouvelle venue; autrement il aurait dit simplement: <>. On met ? chaque canon trois ?l?phants attel?s en tandem, et ceux qui n'ont pas vu les gros quarante-livres de position sursauter ? la suite de leur attelage gigantesque, ont encore quelque chose ? voir. L'?l?phant de t?te s'?tait tr?s mal conduit ? l'exercice: on l'avait d?tach?, renvoy? ? son quartier en punition, et il ?tait ? cette heure au bout de la rang?e, ? glapir et lancer des coups de trompe; il repr?sentait la mauvaise humeur aveugle et impuissante. Son mahout, se garant des coups de fl?au, s'effor?ait de l'apaiser.

En hindoustani: furieux, en rut.

J'interpellai le vieux mahout ? barbe blanche en train de prodiguer les petits noms d'amiti? ? son ?l?ve sombre et l'oeil inject? de sang.

En hindoustani: un prince de la plaine.

--Bizarre! Extraordinairement bizarre! dit Ortheris. Dieu, mais c'est qu'il est d'une humeur!... pensez, s'il s'?chappait!

Mulvaney alla pour parler, mais se retint, et je demandai au mahout ce qui arriverait si les entraves cassaient.

Je traduisis. Puis T?rence me dit:

--Demandez ? ce pa?en s'il a jamais vu quelqu'un dompter un ?l?phant... d'une fa?on quelconque... un blanc.

--Y a-t-il apparence, croyez-vous, qu'il l'aurait fait de sang-froid? dit Mulvaney, apr?s interpr?tation.

L'?l?phant encha?n? barrit.

--Il n'y a qu'un homme sur la terre qui serait n. d. D. assez idiot pour faire un coup de ce genre!... dit Ortheris. Comment cela s'est-il pass?, Mulvaney?

--Comme dit le n?gro, ? Cawnpore; et l'idiot c'?tait moi... au temps de ma jeunesse. Mais c'est arriv? de fa?on aussi naturelle qu'une chose en am?ne une autre... moi et l'?l?phant, et l'?l?phant et moi; et la lutte entre nous a ?t? encore plus naturelle.

--Cela ne pouvait pas ?tre autrement, dit Ortheris. Mais tu devais ?tre encore plus plein que d'habitude. Je connais d?j? un dr?le de tour que tu as fait avec un ?l?phant, pourquoi ne nous as-tu jamais parl? de l'autre?

--Parce que, si tu n'avais pas entendu ce que ce n?gro-ci vient de nous raconter de lui-m?me, tu m'aurais trait? de menteur, Stanley mon fils, et ?'aurait ?t? mon devoir et ma joie de t'administrer la plus m?morable des cingl?es! Il n'y a qu'un d?faut en toi, petit homme, et c'est de croire que tu sais tout ce qui existe au monde, et un peu davantage. C'est l? un d?faut qui a nui ? quelques officiers sous lesquels j'ai servi, sans parler de tous les civils, sauf deux, dont j'ai essay? de faire des soldats.

--H?! dit Ortheris, h?riss?, et qui ?taient tes deux fichus petits Sir Garnet, hein?

Allusion au mar?chal Sir Garnet Wolseley, qui ?tait sorti du rang.

--L'un ?tait moi-m?me, dit Mulvaney avec un sourire que l'obscurit? ne put dissimuler; et... vu qu'il n'est pas ici il n'y a pas de mal ? parler de lui... l'autre ?tait Jock.

--Jock n'est rien qu'une meule de foin en pantalon. C'est du moins ? l'instar d'une meule de foin qu'il se comporte, et il est incapable d'en atteindre une ? cent m?tres; il est n? sur une, et je crains bien qu'il ne meure sur une autre, faute de savoir demander ce qu'il lui faut en un langage chr?tien, l?cha Ortheris, qui ne se leva d'un bond de dessus la liti?re empil?e que pour se voir ?taler d'un croc-en-jambe.

Vixen lui sauta sur le ventre, o? les autres chiens la suivirent et s'install?rent ?galement.

--Je sais ? quoi Jock ressemble, dis-je. Mais je veux entendre l'histoire de l'?l?phant.

--C'est encore un des sacr?s installages de Mulvaney, dit Ortheris, qui haletait sous le poids des chiens. Lui et Jock, il n'y a qu'eux deux dans toute la sacr?e arm?e britannique! La prochaine fois, tu diras que vous avez gagn? la bataille de Waterloo, toi et Jock. Eh! va donc!

Ni Mulvaney ni moi ne cr?mes bon de nous occuper d'Ortheris. Le gros ?l?phant ? canon s'agitait et grognait dans ses liens, lan?ant par intervalles d'?clatants coups de trompette. C'est avec cet accompagnement que T?rence continua:

--Pour commencer, ?tant donn? mon caract?re, il se produisit un malentendu avec mon sergent d'alors. Il me prit en grippe pour divers motifs...

Ses yeux renfonc?s clign?rent par-dessus le brasillement de son fourneau de pipe, et Ortheris grommela:

Add to tbrJar First Page Next Page

 

Back to top