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Words: 34449 in 21 pages
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: Les Fleurs du Mal by Baudelaire Charles - French poetry 19th century FR Poésie; Banned Books from Anne Haight's list
LES FLEURS DU MAL
CHARLES BAUDELAIRE
PR?FACE
Charles Baudelaire avait un ami, Auguste Poulet-Malassis, ancien ?l?ve de l'?cole des Chartes, qui s'?tait fait ?diteur par go?t pour les raffinements typographiques et pour la litt?rature qu'il jugeait en ?rudit et en artiste beaucoup plus qu'en commer?ant; aussi bien ne fit- il jamais fortune, mais ses livres devenus assez rares sont depuis longtemps tr?s recherch?s des bibliophiles.
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Le dommage mat?riel ne fut pas consid?rable pour Malassis; l'?dition ?tait presque ?puis?e lors de la saisie.
On a beaucoup parl? de la vie douloureuse de Baudelaire: manque d'argent, sant? pr?caire, absence de tendresse f?minine, car sa ma?tresse Jeanne Duval, une jolie fille de couleur qu'il appelait son >, n'?tait qu'une sotte dont le coeur et la pens?e ?taient loin de lui. Son seul esprit, son m?chant esprit ?tait de tourner en ridicule les manies de son ami. Cependant elle ?tait charmante, nous dit Th?odore de Banville, >. Et Banville ajoute: >
Baudelaire n'aima qu'elle et il l'aima exclusivement pour sa beaut?, car depuis longtemps, peut-?tre depuis toujours, il avait senti qu'il ?tait seul aupr?s d'elle, que les hommes sont irr?vocablement seuls. Personne ne comprend personne. Nous n'avons d'autre demeure que nous- m?mes. Tout son dandysme fut fait de ce splendide isolement. Toutefois sa sensibilit? ?tait d'autant plus profonde qu'elle semblait moins apparente. Rien ne la r?v?lait. Il avait l'air froid, quelque peu distant, mais il subjuguait. Ses yeux couleur de tabac d'Espagne, son ?paisse chevelure sombre, son ?l?gance, son intelligence, l'enchantement de sa voix chaude et bien timbr?e, plus encore que son ?loquence naturelle qui lui faisait d?velopper des paradoxes avec une magnifique intelligence et on ne saurait dire quel magn?tisme personnel qui se d?gageait de toutes les impressions refoul?es au-dedans de lui, le rendaient extr?mement s?duisant. H?las! toutes ces belles qualit?s ne le servirent point--du moins financi?rement--il ignorait l'art de monnayer son g?nie. Ainsi, pratiquement du moins, comme tant d'autres, il se trouva desservi par sa fiert?, sa d?licatesse, par le meilleur de lui-m?me.
Baudelaire habitait dans l'?le Saint-Louis, sur le quai d'Anjou, en ce vieil et triste h?tel Pimodan plein de souvenirs somptueux et nostalgiques. Il avait choisi l? un appartement compos? de plusieurs pi?ces tr?s hautes de plafond et dont les fen?tres s'ouvraient sur le fleuve qui roule ses eaux glauques et indiff?rentes au milieu de la vie morbide et fi?vreuse. Les pi?ces ?taient tapiss?es d'un papier aux larges rayures rouges et noires, couleurs diaboliques, qui s'accordaient avec les draperies d'un lourd damas. Les meubles ?taient antiques, voluptueux. De larges fauteuils, de paresseux divans invitaient ? la r?verie. Aux murs des lithographies et des tableaux sign?s de son ami Delacroix, pures merveilles presque sans importance alors, mais que se disputeraient aujourd'hui ? coups de millions les princes de la finance am?ricaine.
Au temps de Baudelaire, c'est-?-dire vers le milieu du dix-neuvi?me si?cle, l'?le Saint-Louis ressemblait par la paix silencieuse qui r?gnait ? travers ses rues et ses quais ? certaines villes de province o? l'on va nu-t?te chez le voisin, o? l'on s'attarde ? bavarder au seuil des maisons et ? y prendre le frais par les beaux soirs d'?t? ? l'heure o? la nuit tombe. Artistes et ?crivains allaient se dire bonjour sans quitter leur costume d'int?rieur et fl?naient en n?glig? sur le quai Bourbon et sur le quai d'Anjou, si parfaitement d?serts que c'?tait une joie d'y regarder couler l'eau et d'y boire la lumi?re.
Un jour, Baudelaire, coiff? uniquement de sa noire chevelure, prenait un bain de soleil sur le quai d'Anjou, tout en croquant de d?licieuses pommes de terre frites qu'il prenait une ? une dans un cornet de papier, lorsque vinrent ? passer en cal?che d?couverte de tr?s grandes dames amies de sa m?re, l'ambassadrice, et qui s'amus?rent beaucoup ? voir ainsi le po?te picorer une nourriture aussi d?mocratique. L'une d'elles, une duchesse, fit arr?ter la voiture et appela Baudelaire.
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