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Words: 17832 in 14 pages
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: La Femme Abbé by Mar Chal Sylvain - Impersonation Fiction; French fiction 19th century; Catholic Church France Fiction; Women France Social conditions Fiction FR Littérature
contrer l'objet qu'il me faut dans un homme qui ne peut ?tre ? moi. Ne me bl?me point; contente-toi de me plaindre, et permets-moi de te confier tout ce qui m'arrive. Est-on le ma?tre de sa destin?e? Mais si tu ne te rebutes point, si tu ne me d?savoues point pour ton amie, je sens que je ne puis ?tre tout ? fait malheureuse.
Sans doute j'aime; en vain je voudrais me le dissimuler. Mais si j'en fais l'aveu ? d'autres qu'? moi, ce ne sera jamais qu'? mon amie. Je me respecterai en elle; je la respecterai en moi: et le sentiment qui nous lie me pr?servera des fautes, s'il ne me pr?serve pas des chagrins ins?parables d'une passion avou?e par la nature, mais contrari?e par les convenances sociales.
Ne me parle donc pas d'aller vers toi; ne viens pas non plus me chercher. Laisse-moi ? mes illusions; elles sont telles qu'en voulant les d?truire, on leur ferait prendre un caract?re sinistre. Imite la bonne nature; sois indulgente comme elle.
Saint-Almont, pour se distraire sans doute de cette flamme sourde qui le mine, se livre tout entier aux devoirs de son ?tat. Il sait apparemment que l'occupation est l'un des plus puissans rem?des contre l'amour, comme l'oisivet? en est le plus actif poison. Je vois son plan de conduite; il est sage, et me donne la plus haute id?e de son jugement. Toutes ses journ?es sont sans lacune; la chaire et le confessionnal servent tour ? tour de th??tre ? son z?le apostolique. Il a fait le pr?ne dimanche dernier; je n'ai eu garde d'y manquer. J'ai charg? une femme qui se tient au portail de l'?glise de m'avertir. Cette bonne femme me croit une sainte. dit-elle.
Ma ch?re Zo?! si tu savais comme il pr?che avec gr?ce, avec onction! Le sujet de son premier discours ?tait l'amour du prochain. Ma bonne maman, qui voulut l'entendre d'apr?s le r?cit que je lui en fis, et qui se conna?t en sermons, m'a dit en me serrant la main:
Ma grand'maman n'a jamais rencontr? si juste. Saint-Almont persuade, rien qu'? le voir; il ne crie point; il ne gesticule pas comme un forcen?: c'est le coeur qui parle au coeur.
Une chose qui va t'?tonner, c'est qu'il a os? traiter de l'amour, et m?me en faire l'?loge; mais c'est qu'il voit cette passion comme l'un des plus beaux, des plus sublimes sentimens de la nature. Que Saint-Almont ?tait beau en pronon?ant cette exclamation, qui fut suivie d'un long soupir!
Je m'?tais plac?e devant lui, derri?re une colonne; ses yeux en ce moment rayonnaient, ?tincelaient; une rougeur aimable colorait son visage. Toute sa physionomie ?tait ang?lique.
Ma ch?re Zo?! je te le dis na?vement, quel dommage que cet homme n'ait pas rencontr? la femme qui lui convenait! qu'elle est vile ? mes yeux, celle qui n'a pas senti tout le prix d'un tel homme! Une larme coule de mes yeux, en te faisant part de cette r?flexion am?re et inutile. J'en veux aussi ? Saint-Almont. Pourquoi, s'?tant mal adress? une premi?re fois, se rebute-t-il tout de suite? N'y avait-il donc qu'une femme au monde? Tout le mal qu'on voit sur la terre ne vient peut-?tre que de ce que peu de gens sont ? leur place. Adieu, Zo?; je n'ai pas le courage de t'en ?crire plus long. Le noir chagrin s'empare de moi. Que n'es-tu ? Paris! indulgente amie, tu me sauverais de moi-m?me. Adieu, encore une fois.
ZO? ? AGATHE.
Ma pauvre Agathe! ta derni?re lettre me fait de la peine. Il semble que tu te plaises ? creuser le pr?cipice sous tes pas. T?che de t'interroger dans le calme de la raison, et de te voir de sang-froid. Chaque jour ajoute ? ton d?lire. Tu ne pr?vois pas les maux que tu te pr?pares. Imite plut?t celui-l? m?me qui est la cause innocente de ton ?garement d'esprit. Vois, et tu en conviens toi-m?me, vois avec quelle prudence il s'?loigne de tous les objets capables de le rappeler ? sa malheureuse passion. Je t'en conjure, ne te flatte pas; c'est pr?cis?ment la puret? de ta flamme qui en augmente la chaleur. Je craindrais beaucoup moins pour ton repos, si tu avais choisi un sujet indigne de toi; ce ne serait que l'erreur d'un moment. Crains d'en avoir pour toute la vie. Ne badine pas avec les passions. D'abord nos jouets, elles finissent par devenir nos tyrans. Une seule r?flexion pourrait suffire pour te rappeler ? ta tranquillit? premi?re. Si quelqu'un me demandait: Que faites-vous de votre amie? que fait Agathe? Dis, mon Agathe, qu'aurais-je ? r?pondre? Il me faudrait donc, pour ?tre vraie, dire:
Cela seul devrait te faire ouvrir les yeux. Un pr?tre n'est plus un homme pour une femme. Pense ? cela; ne reste point ? Paris; accours dans mes bras: c'est l? ta place. Donne-moi ta personne en garde; je t'en rendrai fid?le compte. Tu es mon tr?sor: que j'en sois la d?positaire! Mon mari me demande toujours quand nous te verrons, et je suis oblig?e de mentir toujours en lui disant: Ah! c'est bien plut?t ma pauvre Agathe qui l'est, et qui l'est si fort, qu'elle ne veut pas gu?rir. Adieu, mauvais sujet. Que de chagrins je pr?vois pour toutes deux!
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