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Words: 76600 in 24 pages
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: Cours familier de Littérature - Volume 16 by Lamartine Alphonse De - Literature History and criticism; French literature History and criticism; France Politics and government 1789-1900 France; FR Littérature
m? qu'ils s'?taient enfuis hors de ses ?tats, on allait proc?der contre eux avec la derni?re rigueur. J'ai la certitude que le duc a donn? ses ordres en cons?quence.>>
Le Tasse n?anmoins, constern? d'une publicit? qui lui d?robait les b?n?fices de son oeuvre, et qui la faisait circuler avant la derni?re perfection qu'il y apportait encore, parut accuser injustement la cour de Ferrare de connivence ou d'indiff?rence dans cette affaire. Invit? aux f?tes de Mod?ne, au mois de janvier 1577, par la comtesse Tarquinia Molza, ?gale en beaut? et en g?nie po?tique ? Vittoria Colonna, il se plaint, du sein des d?lices, de son malheur, et semble en accuser d?j? ses bienfaiteurs. ?crit-il,
Ces lettres sont d'autant moins suspectes d'adulation pour le duc de Ferrare, qu'elles sont ?crites hors des ?tats de ce prince, et adress?es ? un de ses ennemis, Scipion Gonzague, parent et ami des M?dicis. Quelques expressions attestent d?j?, dans ces lettres, que le Tasse portait son mal en lui-m?me, et ne l'attribuait pas encore ? la famille d'Este, qui le comblait d'?gards, d'amiti?, et peut-?tre d'amour.
Cette r?solution m?me, manifest?e par le po?te, de ne jamais abandonner la cour de Ferrare pour celle des M?dicis, offensa et refroidit Scipion Gonzague, son ami.
Le Tasse, dans sa r?ponse pleine de sens, de modestie et d'admiration pour l'Arioste, son mod?le et son ma?tre, d?cline cette gloire.
Pendant l'hiver suivant, 1578, qu'il passa ? Ferrare, toujours absorb? dans la correction de son po?me, on voit se d?velopper son humeur ombrageuse dans ses lettres ? ses amis. Ainsi, dans plusieurs lettres au marquis de Monti, dans le duch? d'Urbin, il se plaint de ne pouvoir garder un serviteur s?r autour de lui, et il conjure le marquis de Monti de lui envoyer un de ses vassaux pour domestique; il ajoute que, pour pr?venir toute pens?e de trahison dans ce serviteur ?tranger, il fallait pr?alablement l'avertir, au nom du duc d'Urbin son souverain, qu'il serait puni de mort s'il trahit jamais le po?te ? qui on l'adresse. Ne sont-ce pas l? toutes les ombres qui flott?rent plus tard sur l'imagination malade de J.-J. Rousseau, et qui lui firent jeter quatre de ses enfants ? l'hospice des enfants abandonn?s sans marque de reconnaissance, de peur que ses fils, sollicit?s au parricide par ses ennemis, ne devinssent un jour les assassins de leur p?re? La m?me d?mence produit les m?mes sympt?mes dans ces grands hommes. Ils sont plus d?natur?s dans Rousseau, ils sont aussi bizarres dans le Tasse.
Ces sympt?mes s'accrurent dans l'?t? suivant jusqu'au d?lire: il imagina que ses pers?cuteurs invisibles l'avaient d?nonc? ? l'inquisition pour quelques irr?gularit?s po?tiques de foi, ou pour quelques allusions aux fables mythologiques sem?es, ? son insu, dans ses vers. Le duc de Ferrare et les princesses ses soeurs pouss?rent la condescendance ? ses craintes imaginaires jusqu'? lui faire ?crire, par les inquisiteurs, qu'ils avaient fait examiner attentivement son po?me par les th?ologiens, et qu'on l'absolvait ? jamais de toute faute et de toute peine encourue devant l'?glise.
Cette assurance ne le calma que pour un jour; ses anxi?t?s persist?rent et troubl?rent jusqu'? la fureur sa raison. Un soir, dans l'appartement de la duchesse d'Urbin, au palais, il tira son poignard du fourreau et le lan?a contre un des serviteurs de la duchesse, dans lequel il crut reconna?tre un tra?tre ou un ennemi. On s'empara de lui et on l'enferma dans un appartement de la cour du palais, non comme un coupable, mais comme un malade. On trouve la preuve de cet acte d'insanit? dans la correspondance de Maffio Veniero, V?nitien r?sidant alors ? Ferrare, et qui ?tait charg? d'?crire ? la cour des M?dicis les nouvelles de la cour d'Este. Certes, si l'emprisonnement du Tasse e?t ?t? gratuit de la part d'Alphonse, le correspondant des M?dicis n'aurait pas disculp? le duc de Ferrare de cette impi?t? envers le g?nie.
Que peuvent r?pondre les accusateurs gratuits de la maison d'Este, dans cette circonstance, ? une preuve aussi authentique de leur innocence, ?crite sur place aux ennemis de cette maison par l'ambassadeur de ces ennemis?
Le Tasse, revenu ? son bon sens, ?crivit ? Alphonse pour le prier de lui rendre la libert?. L'?cuyer d'Alphonse, Coccapani, ami et admirateur du po?te, remit lui-m?me la supplique et la r?ponse. Alphonse chargea l'?cuyer de tranquilliser le Tasse et de l'assurer que sa d?tention n'?tait que temporaire et curative. Peu de jours apr?s, Alphonse vint en effet ouvrir lui-m?me la porte au po?te, et, pour h?ter sa convalescence, il l'envoya, libre et suivi d'amis et de m?decins, dans son d?licieux palais d'?t? de Bello Sguardo. Le Tasse reconna?t lui-m?me plus tard, dans deux passages de ses oeuvres, ?crits hors des ?tats de Ferrare , que le duc de Ferrare, dans cette circonstance, lui montra l'affection
Ce charme dura peu; ? peine enferm? dans le couvent, il se persuada que l'absolution qu'il avait re?ue de ses h?r?sies imaginaires par l'inquisition, n'?tait pas valable; et il adressa une supplique aux cardinaux et au pape, ? Rome, pour obtenir d'eux la ratification de sa s?curit?. Cette supplique attesterait seule sa d?mence; elle est aux archives de Mod?ne.
dit-il en s'adressant ? Scipion Gonzague, son intercesseur ? Rome, Le reste de la lettre est un d?sordre si inextricable de mots et de pens?es, qu'elle devient compl?tement inintelligible; elle se termine par une invocation ? Scipion de veiller ? la s?ret? du Tasse, et de faire intervenir le cardinal de M?dicis pour obtenir qu'on lui rende la libert?.
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