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Words: 69035 in 15 pages
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: Cours familier de Littérature - Volume 17 by Lamartine Alphonse De - Literature History and criticism; French literature History and criticism; France Politics and government 1789-1900 France; FR Littérature
Son p?re, qui, ind?pendant de son ?tat d'architecte, ?tait sculpteur en ivoire, et tr?s-habile musicien sur la fl?te, entra dans la compagnie des musiciens de la ville et fut aim? des premiers M?dicis, ces citoyens ?lev?s par les richesses ? la tyrannie volontaire de leur patrie.
Le p?re de Benvenuto, le destinant au m?tier d'orf?vre, qui tenait ? l'art de la sculpture par la ciselure, le pla?a bient?t apr?s chez un charbonnier, p?re du fameux statuaire Bandinello. M?content de cet h?te avare et commun, il l'en retire presque aussit?t, et le garde chez lui jusqu'? quinze ans, sans lui enseigner autre chose que la fl?te.
Il entre alors chez un fameux orf?vre du nom de Marioni, comme ouvrier sans gages. Son g?nie naturel ayant trouv? l? sa vraie voie, il d?borda spontan?ment de facilit?, de gr?ce et de force.
Son fr?re lui ayant d?rob? ses habits pendant qu'il ?tait absent, il s'indigna et partit sans dessein pour Pise. Il y arriva sans argent, mais d?j? riche par le progr?s qu'il avait fait ? Florence dans l'orf?vrerie et dans les lettres; il ne doutait de rien; la Providence servit le hasard.
Je r?fl?chissais sur cette proposition qui, ?tant accept?e, contrariait infiniment mon go?t pour mon m?tier. La nuit suivante, mon p?re m'apparut en songe; il me disait avec des larmes pleines de tendresse: Au nom de Dieu, mon fils, entre dans la musique du pape! et il me semblait que je lui r?pondais: Mon cher p?re, cela m'est impossible. Alors il prit une figure terrible, en ajoutant: Choisis donc entre ma mal?diction paternelle et ma b?n?diction.
M'?tant ?veill?, je fus si effray? que je courus me faire inscrire dans les musiciens de Sa Saintet?. Depuis, j'?crivis mon songe ? mon p?re, qui faillit en mourir de joie, et qui, quelque temps apr?s, me fit savoir qu'il avait fait un songe tout semblable. D'apr?s cette satisfaction que je lui avais donn?e, il me semblait que tout d?t me r?ussir; et je m'occupai du vase que j'avais commenc? pour l'?v?que de Salamanque.
Je fus tr?s-m?content de ces paroles, et je maudis toute l'Espagne et tous ceux qui lui voulaient du bien. Parmi les ornements de ce vase, il y avait un couvercle subtilement travaill?, qui, par le moyen d'un ressort, se tenait debout sur son ouverture. Monseigneur le faisant voir un jour, par vanit?, ? ses Espagnols, l'un d'eux, en son absence, le mania si grossi?rement qu'il cassa le ressort. Honteux de sa sottise, il pria le ma?tre d'h?tel de me l'apporter pour le raccommoder sur-le-champ, de mani?re que l'?v?que ne s'en aper??t pas; ce que je fis en quelques heures. Celui qui me l'avait apport? vint tout en sueur pour le reprendre, disant que son ma?tre l'avait demand? pour le montrer ? quelques personnes. Vite, vite, donnez-le-moi, me disait-il, en me laissant ? peine le temps de parler. Moi qui voulais ne pas le rendre, je lui r?pondis que je n'?tais point press?. Ces mots le mirent tellement en fureur qu'il mit la main ? son ?p?e; je pris une arme de mon c?t?, en disant hardiment ? cet homme que ce vase ne sortirait point de ma boutique qu'il ne f?t pay?, et qu'il all?t le dire ? son ma?tre. Ne pouvant rien obtenir par la force, il eut recours aux supplications, en me certifiant qu'il m'en apporterait le prix le plus t?t possible; mais je fus in?branlable. ? la fin, il me mena?a de venir avec tant d'Espagnols qu'il aurait raison de moi, et me quitta en courant.
Moi qui craignais quelque mauvais coup de la part de ces gens-l?, je r?solus de me d?fendre, et je mis mon arquebuse en ?tat; ils refusent, me disais-je, de me donner le prix de mon travail, et ils veulent encore ma vie!
Je vis bient?t venir plusieurs Espagnols avec cet homme ? leur t?te, fiers comme ils le sont tous, et qui leur criait d'entrer de force chez moi; mais je leur montrai la bouche de mon canon pr?t ? faire feu, en les traitant de voleurs et d'assassins, et en leur disant que le premier qui s'approcherait ?tait mort: ce qui fit tellement peur ? leur chef qu'il piqua de l'?peron un gen?t d'Espagne sur lequel il ?tait mont?, et qu'il prit la fuite ? toute bride.
Tous les voisins accoururent ? ce tapage, et quelques gentilshommes romains qui passaient criaient: Tuez, tuez ces sc?l?rats, et nous vous aiderons! Ces paroles effray?rent tellement le reste de la troupe, qu'elle suivit l'exemple du majordome.
Ils racont?rent ? Monseigneur tout ce qui s'?tait pass?; et celui-ci leur r?pondit avec son arrogance ordinaire, qu'ils avaient mal fait de se porter ? cet exc?s; mais que, puisqu'ils avaient commenc?, ils auraient d? finir. Il me fit dire ensuite de lui porter son vase, et qu'il me le payerait bien, sinon qu'il me ferait donner sur les oreilles. Ses menaces ne m'?pouvant?rent point, et ma r?ponse fut que j'allais en instruire le pape. Sa col?re et mes craintes ?tant pass?es, je lui portai son vase, sur la parole de quelques gentilshommes, et avec la certitude qu'il me serait pay?. Cependant je me munis d'un poignard et de ma cotte de mailles.
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