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Words: 71977 in 10 pages
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: Abrégé de l'Histoire Générale des Voyages (Tome 5) by La Harpe Jean Fran Ois De - Voyages and travels FR Voyages et pays
es gens parlent comme s'ils avaient ?t? nourris parmi nous.>> Alors jetant les yeux sur Mendez, qui ?tait ? c?t? du nauticor: Mendez, qui s'?tait attendri ? cette question, r?pondit: Le khan lui marqua sa satisfaction par un sourire.
>>Nous nous retir?mes avec une vive joie pour nous pr?parer au d?part. Trois jours apr?s, ? la sollicitation du nauticor, sa majest? nous envoya deux mille ta?ls, et nous remit aux ambassadeurs qu'il envoyait ? la cour d'Uzanguay, capitale de la Cochinchine. Enfin nous part?mes avec eux. George Mendez nous fit pr?sent de mille ta?ls; lib?ralit? qui ne pouvait l'appauvrir, parce qu'il en avait d?j? six mille de rente. Il nous accompagna pendant le premier jour de notre voyage, sans pouvoir retenir ses larmes lorsqu'il envisageait l'?ternel exil auquel il s'?tait condamn? volontairement.
>>?tant partis de Tuymicam le 9 mai 1545, nous arriv?mes le soir dans une ville nomm?e Guatypamear, c?l?bre par son universit?, o? nous f?mes trait?s fort civilement sous la protection des ambassadeurs. Le lendemain nous all?mes passer la nuit ? Puchanguim, petite ville, mais d?fendue par des foss?s tr?s-larges et par quantit? de tours et de boulevards. Nous nous rend?mes le troisi?me jour dans une ville plus consid?rable, qui se nommait Euxellu.
>>Cinq jours apr?s, n'ayant pas cess? de suivre la rivi?re, nous arriv?mes ? la porte d'un temple nomm? Singuafatur, pr?s duquel on voyait un enclos de plus d'une lieue de circuit, qui contenait cent soixante-quatre maisons longues et larges, ou plut?t autant de magasins remplis de t?tes de morts. Hors de ces ?difices, on avait form? de si grandes piles d'autres ossemens, qu'elles s'?levaient de plusieurs brasses au-dessus des toits. Un petit tertre qui s'?levait du c?t? du sud offrait une sorte de plate-forme o? l'on montait par neuf degr?s de fer, qui conduisaient ? quatre portes. La plate-forme servait comme de pi?destal ? la plus haute, la plus difforme et la plus ?pouvantable statue que l'imagination puisse se repr?senter, qui ?tait debout, mais adoss?e contre un donjon de forte pierre de taille. Elle ?tait de fer fondu. Sa difformit? n'emp?chait point qu'on ne remarqu?t beaucoup de proportion dans tous ses membres, ? l'exception de la t?te, qui paraissait trop petite pour un si grand corps. Ce monstre soutenait sur ses deux mains une prodigieuse boule de fer. Nous demand?mes ? l'ambassadeur de Tartarie l'explication d'un monument si bizarre. Il nous dit que ce personnage, dont, nous admirions la grandeur, ?tait le gardien des ossemens de tous les hommes, et qu'au dernier jour du monde o? les hommes devaient rena?tre, il nous rendrait ? chacun les m?mes os que nous avions eus pendant notre premi?re vie, parce que, les connaissant tous, il saurait distinguer ? quels corps ils auraient appartenu: mais qu'? ceux qui ne lui rendaient pas d'honneurs, et qui ne lui faisaient pas d'aum?nes sur la terre, il donnerait les os les plus pouris qu'il pourrait trouver, et m?me quelques os de moins, pour les rendre estropi?s ou tortus. Apr?s cette curieuse instruction, l'ambassadeur nous conseilla de laisser quelque aum?ne aux pr?tres, et se fit honneur de nous en donner l'exemple. Les fables qu'il nous avait racont?es excit?rent notre piti?; mais nous e?mes plus de foi pour son t?moignage lorsqu'on nous assura que les aum?nes qu'on faisait ? ce temple montaient chaque ann?e ? plus de deux cent mille ta?ls, sans y comprendre ce qui revenait des chapelles et d'autres fondations des principaux seigneurs du pays. Il ajouta que l'idole ?tait servie par un tr?s-grand nombre de pr?tres, auxquels on faisait des pr?sens continuels en leur demandant leurs pri?res pour les morts dont ils conservaient les ossemens; que ces pr?tres ne sortaient jamais de l'enclos sans la permission de leurs sup?rieurs, qu'ils nommaient chisangues; qu'il ne leur ?tait permis qu'une fois l'an de violer la chastet? ? laquelle ils s'?taient engag?s, et qu'il y avait aussi des femmes destin?es ? cet office; mais que, hors de leurs murs, ils pouvaient se livrer sans crime ? tous les plaisirs des sens.
>>Arriv?s ? Fanaugrem, chez le roi de Cochinchine, l'ambassadeur lui parla de nous suivant ses instructions. La pri?re qu'il lui fit au nom du khan, de nous accorder les moyens de retourner dans notre patrie, fut re?ue avec d'autant plus de bont?, qu'elle ne l'engageait qu'? nous faire conduire dans quelque port o? nous eussions l'esp?rance de trouver un vaisseau portugais. Nous f?mes avec lui le voyage d'Uzangay. Il arriva le neuvi?me jour ? Lingator, ville situ?e sur une large et profonde rivi?re, o? les vaisseaux se rassemblent en grand nombre. Son amusement dans cette route ?tait la chasse, surtout celle des oiseaux, que ses officiers tenaient pr?ts dans les lieux de son passage. Il s'arr?tait peu, et souvent il passait la nuit dans une tente qu'il se faisait dresser au milieu des bois. En arrivant ? la rivi?re de Baguetor, une des trois qui sortent du lac Famstir en Tartarie, il continua le voyage par eau jusqu'? Natibaso?, grande ville o? il descendit sans aucune pompe pour achever le reste du chemin par terre.
>>Pendant un mois entier que nous pass?mes dans cette ville, nous f?mes t?moins de quantit? de f?tes; mais ces r?jouissances barbares, et les offres par lesquelles on s'effor?a de nous retenir ? la cour ne nous firent pas manquer l'occasion d'un vaisseau qui partait pour les c?tes de la Chine, d'o? nous comptions pouvoir retourner facilement ? Malacca. Nous m?mes ? la voile le 12 janvier 1546, avec une extr?me satisfaction d'?tre ?chapp?s ? de si longues infortunes. Le n?coda, ou le capitaine de notre bord, avait ordre de nous traiter humainement et de favoriser toutes nos vues. Il employa sept jours ? sortir de la rivi?re, qui a plus d'une lieue de largeur, et qui s'allonge par un grand nombre de d?tours. Nous observ?mes sur ces deux rivi?res quantit? de grands bourgs et plusieurs belles villes. La somptuosit? des ?difices, surtout celle des temples, dont les clochers ?taient couverts d'or, et la multitude des vaisseaux et des barques qui paraissaient charg?s de toutes sortes de provisions et de marchandises, nous donn?rent une haute id?e de l'opulence du pays.
>>Nous sort?mes enfin de la rivi?re, et treize jours de navigation nous firent arriver ? l'?le de Sancian, o? les vaisseaux de Malacca rel?chaient souvent dans leur passage; mais les derniers ?taient partis depuis neuf jours. Il nous restait quelque esp?rance dans le port de Lampacan, qui n'est que sept lieues plus loin. Nous y trouv?mes en effet deux jonques mala?ennes, l'une de Lugor, et l'autre de Patane, dispos?es toutes deux ? nous prendre ? bord; mais nous ?tions Portugais, c'est-?-dire d'une nation dont le vice est d'abonder dans son sens, et d'?tre obstin?e dans ses opinions. Nos avis furent si partag?s lorsqu'il ?tait si n?cessaire pour nous d'?tre unis, que dans la chaleur de cette contrari?t? nous faill?mes nous entre-tuer. Le d?tail de notre querelle serait honteux. J'ajouterai seulement que le n?coda d'Uzanguay, frapp? de cet exc?s de barbarie, nous quitta fort indign?, sans vouloir se charger de nos messages ni de nos lettres, et protestant qu'il aimait beaucoup mieux que le roi lui f?t trancher la t?te que d'offenser le ciel par le moindre commerce avec nous. Notre mauvaise intelligence dura neuf jours, pendant lesquels les deux jonques, aussi effray?es que le n?coda, partirent apr?s avoir r?tract? leurs offres.
>>Notre sort fut de demeurer dans un lieu d?sert, o? le sentiment d'une mis?re pr?sente et la vue d'une infinit? de dangers eurent enfin le pouvoir de nous faire ouvrir les yeux sur notre folie. Dix-sept jours que nous avions d?j? pass?s sans secours commen?aient ? nous faire regarder cette ?le comme notre tombeau, lorsque la faveur du ciel y fit aborder un corsaire nomm? Samipocheca, qui cherchait une retraite apr?s avoir ?t? vaincu par une flotte chinoise. D'un grand nombre de vaisseaux, il ne lui en restait que deux, avec lesquels il s'?tait ?chapp?. La plupart de ses gens ?taient si couverts de blessures, qu'il fut oblig? de s'arr?ter pendant vingt jours ? Lampacan pour les r?tablir. Une cruelle n?cessit? nous for?a de prendre parti ? son service. Il mit cinq d'entre nous dans l'une de ses jonques, et trois dans l'autre.
>>Son intention ?tait de se rendre dans le port de Lailou, ? sept lieues de Chinchen et quatre-vingts de Lampacan. Nous commen??mes cette route avec un fort bon vent, et nous suiv?mes pendant neuf jours la c?te de Laman. Mais, vers la rivi?re du Sel, qui est ? cinq lieues de Chabaka?, nous f?mes attaqu?s par sept jonques, qui, dans un combat fort opini?tre, br?l?rent celle des deux n?tres o? le corsaire avait mis cinq Portugais. Nous ne d?mes notre salut nous-m?mes qu'au secours de la nuit et du vent. Ainsi, dans le plus triste ?tat nous f?mes voile devant nous pendant trois jours, ? la fin desquels un imp?tueux orage nous poussa vers l'?le de Lequios. Le corsaire, qui ?tait connu du roi et des habitans, remercia le ciel de lui avoir procur? cet asile. Cependant il ne lui fut pas possible d'y aborder, parce qu'il avait perdu son pilote dans le dernier combat. Apr?s vingt-sept jours de travail et de dangers, nous f?mes jet?s dans une anse inconnue, o? deux petites barques s'approch?rent aussit?t de notre jonque. Six hommes qui les montaient nous demand?rent ce qui nous avait amen?s dans leur ?le. Samipocheca les reconnut ? leur langue pour des Japonais; et, se faisant passer pour un marchand de la Chine qui cherchait l'occasion du commerce, il apprit d'eux que nous ?tions dans l'?le de Tanixuma.
>>Nous nous aper??mes effectivement que cette aventure nous attirait plus de consid?ration des Chinois, qui ne pensaient plus qu'? profiter de l'occasion pour r?parer leur vaisseau et pour se d?faire avantageusement de leurs marchandises. Ils nous pri?rent d'entretenir le nautaquin dans l'opinion qu'il avait de nous. Leurs bienfaits devaient r?pondre ? nos services. Nous descend?mes avec le n?coda et douze de ses gens. L'accueil que nous re??mes augmenta beaucoup leurs esp?rances. Tandis que les principaux marchands du pays traitaient avec eux pour leurs marchandises, le nautaquin nous prit dans sa maison, et recommen?a fort curieusement ? nous interroger sur tout ce que nous avions observ? dans nos voyages. Nous nous ?tions pr?par?s ? satisfaire son go?t, suivant le tour de ses demandes, plut?t qu'? nous assujettir fid?lement ? la v?rit?. Ainsi, lorsqu'il voulut savoir s'il ?tait vrai, comme il l'avait appris des Chinois et des Lequiens, que le Portugal ?tait plus riche et plus grand que l'empire de la Chine, nous lui accord?mes cette supposition. Lorsqu'il nous demanda si le roi de Portugal avait conquis la plus grande partie du monde, comme on l'avait assur?, nous le confirm?mes dans une id?e si glorieuse pour notre nation. Il nous dit aussi que le roi notre ma?tre avait la r?putation d'?tre si riche en or, qu'on lui attribuait deux mille maisons qui en ?taient remplies jusqu'au toit. ? cette folle imagination, nous r?pond?mes que nous ne savions pas exactement le nombre des maisons, parce que le royaume de Portugal ?tait si grand, si riche et si peupl?, que le d?nombrement de ses tr?sors et de ses habitans ?tait impossible. Apr?s deux heures d'un entretien de cette nature, le nautaquin se tourna vers ses gens, et leur dit avec admiration: Ensuite, ayant laiss? au n?coda la libert? de retourner ? bord, il nous pressa de passer quelque temps dans son ?le. Nous y consent?mes avec la participation des Chinois. L'ordre fut donn? pour nous pr?parer un logement commode, et nous f?mes log?s pendant plusieurs jours chez un riche marchand qui n'?pargna rien pour seconder les intentions de son prince.
>>Le n?coda, n'ayant pas fait difficult? de d?barquer toutes ses marchandises, profita fort heureusement, de notre faveur. Il nous avoua que, dans l'espace de peu de jours, un fonds d'environ deux mille cinq cents ta?ls en divers effets qui lui restaient de sa fortune lui en avait valu trente mille, et que toutes ses pertes ?taient r?par?es. Comme nous ?tions sans marchandises, et par cons?quent sans occupation, notre ressource, dans le temps que la curiosit? du nautaquin nous laissait libres, ?tait la chasse ou la p?che. Di?go-Zeimoto, l'un de mes deux compagnons, ?tait le seul des trois qui f?t arm? d'une arquebuse. Il s'?tait attach? ? la conserver soigneusement dans nos malheurs, parce qu'il s'en servait avec beaucoup d'adresse. Pendant les premiers jours on y avait fait d'autant moins d'attention, qu'il en avait fait peu d'usage, ou qu'il s'?cartait pour la chasse; et, ne nous figurant pas que cette arme f?t encore inconnue au Japon, il ne nous ?tait pas tomb? dans l'esprit qu'elle p?t nous faire un nouveau m?rite aux yeux des insulaires. Cependant, un jour que Zeimoto s'arr?ta dans un marais voisin de la ville, o? il avait remarqu? un grand nombre d'oiseaux de mer, et o? il avait tu? plusieurs canards, quelques habitans, qui ne connaissaient pas cette mani?re de tirer, en eurent tant d'?tonnement, que leur admiration alla bient?t jusqu'au nautaquin. Il s'occupait alors ? faire exercer quelques chevaux. Son impatience le fit courir aussit?t vers le marais, d'o? il vit revenir Zeimoto, son arquebuse sur l'?paule, accompagn? de deux Chinois qui portaient leur charge de gibier. Il avait eu peine ? comprendre les merveilles qu'on lui avait annonc?es, et la vue d'une sorte de b?ton qu'il voyait porter au Portugais ne suffisait pas pour l'en ?claircir. Lorsque Zeimoto eut tir? devant lui deux ou trois coups, qui firent tomber autant d'oiseaux, il parut d'abord effray?, et dans sa premi?re surprise il attribua ce prodige ? quelque pouvoir surnaturel. Mais, apr?s avoir entendu que c'?tait un art de l'Europe, qui d?pendait du secret de la poudre, il tomba dans un exc?s de joie et d'admiration qui ne peut ?tre repr?sent? que par ses effets. Il embrassa Zeimoto avec transport; il le fit monter en croupe derri?re lui; et, retournant ? la ville dans cet ?tat, il se fit pr?c?der de quatre huissiers qui portaient des b?tons ferr?s par le bout, et qui criaient par son ordre au peuple, dont la foule ?tait infinie:
>>Je demeurai assez loin derri?re avec Christophe Borralho, qui ?tait le troisi?me Portugais, tous deux dans la surprise d'un ?v?nement si singulier. Le nautaquin, ?tant arriv? au palais, prit Zeimoto par la main, le conduisit dans sa chambre, le fit asseoir ? sa table; et pour le combler d'honneur, il ordonna que la nuit suivante on le f?t coucher dans un appartement voisin du sien. Nous particip?mes ? cette faveur par les caresses et les bienfaits que nous re??mes aussi du prince et des habitans.
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