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Words: 28805 in 8 pages

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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.

Ab. pour Paris.--3 mois, 8 f.--6 mois, 16 f.--Un an, 30 f. Prix de chaque N?, 75 c.--La collection mensuelle br., 2 f. 75 c.

Ab. pour les D?p.--3 mois, 9 f.--6 mois, 17 f.--Un an, 32 f. pour l'?tranger, -- 10 -- 20 -- 40

SOMMAIRE

Geoffroy-Saint-Hilaire.

?tienne Geoffroy-Saint-Hilaire vient d'?tre enlev? ? la science et ? ses amis. Il ?tait ne ? ?tampes, le 15 avril 1772. Sa famille le destinait ? l'?tat eccl?siastique. Jeune encore, il vint ? Paris pour y faire ses ?tudes; mais au coll?ge de Navarre, o? il fut plac?, Brisson professait la physique. Le contraste des m?thodes rigoureuses d'une science r?elle avec l'?chafaudage sans fondement des hypoth?ses th?ologiques, frappa vivement son esprit. Au sortir du coll?ge, il se voua donc tout entier ? l'?tude de la nature. Daubenton et Hany tourn?rent ses id?es vers la min?ralogie. Incarc?r? ? la suite des ?v?nements du mois d'ao?t 1792, Hany fut bient?t rel?ch? sur la demande de l'Acad?mie, et aussi gr?ce aux d?marches actives de son jeune ?l?ve. A son tour, le ma?tre servit le disciple, qui devint d?monstrateur au cabinet d'histoire naturelle. On ?tait en 1793. La convention nationale organisait ? la fois la victoire au dehors et l'administration au dedans. Le jardin du Roi fut transform? en Mus?um d'Histoire naturelle, avec un enseignement complet comprenant l'ensemble des sciences naturelles, A cette ?poque les savants ?taient rares; les hommes d'intelligence et d'?nergie avaient pris le parti des armes; mais la convention, qui voyait les grands g?n?raux sortir des rangs de l'arm?e, savait qu'il y a aussi des naturalistes et des professeurs parmi les soldats de la science. Daubenton, Desfontaines, Dolomieu, Rourcroy, Hany, Jussien, Lac?p?de, Lamark, Latreille, Chouin, Vauquelin, furent appel?s ? enseigner les sciences dont ils s'?taient occup?s. La chaire de l'histoire naturelle des animaux vert?br?s restait seule vacante. La convention d?cida qu'elle serait occup? par Geoffroy. Encourag? par Lakanal et Daubenton, le jeune min?ralogiste accepta, et on sait comme il a justifi? depuis le choix dont il fut honor? ? cette ?poque. En peu de temps il se mit ? la hauteur de sa mission: non-seulement il ?tudiait et travaillait sans cesse, mais encore il saisissait avidement toutes les occasions de servir la science ? laquelle il s'?tait d?vou?. En voici la preuve. Il connaissait l'agronome Tessier, son compatriote, celui-ci, r?fugi? en Normandie, lui parle d'un travail sur l'anatomie des mollusques, fait par le pr?cepteur des enfants du comte d'H?ricy. Geoffroy ?crit au jeune instituteur, qui lui r?pond: Geoffroy insiste, et re?oit le manuscrit accompagn? d'admirables dessins. A chaque pas il y d?couvre des faits nouveaux les vues ing?nieuses, le germe enfin d'une classification nouvelle. Que faut-il le plus admirer dans ces lettres, la modestie de l'homme qui fut Cuvier, ou l'empressement de Geoffroy ? ouvrir la carri?re ? un naturaliste dont il proph?tisait la grandeur future? O noble simplicit? de ces temps d'enthousiasme et d'abn?gation, combien vous ?tes loin de nous! Aujourd'hui, le savant lui-m?me est un calculateur ombrageux qui suppute longtemps d'avance toutes les chances d'une rivalit? probable!

Pendant deux ans, Cuvier et Geoffroy travaill?rent ensemble. Tout ?tait commun entre eux, et l'heureuse alliance de l'imagination de l'un avec l'esprit lumineux de l'autre a jet? les fondements de la science zoologique actuelle, qui r?unit la puissance de g?n?ralisation du g?nie allemand ? la vigueur et ? la clart? de l'intelligence fran?aise.

La campagne d'?gypte vint s?parer les deux amis. Geoffroy partit avec Bonaparte, prit part ? toute la campagne et ? tous les travaux de l'Institut d'?gypte. C'est alors qu'il fit ses premi?res observations sur l'organisation si curieuse des crocodiles. Pendant que l'on canonnait Alexandrie, il ?tudiait l'anatomie du silure ?lectrique, et utilisait au profit de ses d?couvertes, l'exaltation que produit le bruit du canon et l'agitation incessante des esprits au sein d'une ville assi?g?e, dont la reddition ne pouvait ?tre que diff?r?e. Toutes les richesses scientifiques amass?es par la commission d'?gypte allaient tomber entre les mains des Anglais, qui regardaient les collections et les manuscrits de nos savants comme un des troph?es de leur conqu?te. Geoffroy, Savigny et Delille sont d?put?s vers le g?n?ral anglais, et lui d?clarent que s'il persiste ? vouloir les d?pouiller des fruits de quatre ans de veilles et de travaux, ils les d?truiront de leurs propres mains, et signaleront ? l'Europe cet acte d'injustice et de barbarie. Leur fermet? imposa au chef de l'arm?e ennemie, qui s'abstint d'un acte de violence sans profit et partant sans but.

En 1808, Geoffroy ?tait ? Lisbonne, envoy? par Napol?on pour organiser l'instruction publique en Portugal. Dans ce voyage il n'avait pas oubli? les int?r?ts du Mus?um d'histoire naturelle. Charg? de nombreux ?chantillons, pris parmi les doubles de nos collections, il fit de nombreux ?changes avec le mus?e d'Ajuda; mais au moment de quitter le Portugal un trait? d'?vacuation vint de nouveau le mettre en pr?sent? des Anglais. Lord Proby et le g?n?ral Beresford demandaient que les collections leur fussent livr?es; Junot ne r?sistait que faiblement, mais Geoffroy ne faisait pas si bon march? de sa paisible conqu?te. Les conservateurs du mus?e d'Ajuda d?clar?rent que ces collections ?taient sa propri?t? particuli?re, et les Anglais insistant pour qu'on leur donn?t au moins quatre caisses, Geoffroy leur abandonna ses effets et emporta sa collection. En 1815, M. de Richelieu s'empressa d'offrir au Portugal de lui restituer ces richesses; mais le ministre portugais r?pondit loyalement qu'il ne r?clamait rien, car il n'y avait eu que des ?changes sur le pied de la plus parfaite ?galit?.

Pendant les cent jours, Geoffroy fut le repr?sentant de la ville d'?tampes, mais il renon?a bient?t ? ses fonctions politiques pour retourner ? la science. Depuis cette ?poque, il s'est livr? sans interruption ? ses ?tudes favorites et a d?velopp? peu ? peu les id?es philosophiques sur l'organisation animale, qui feront sa gloire aux yeux de la post?rit?. Essayons d'en tracer l'esquisse sans ?tre ennuyeux ou incompris.

Lorsque Linn? parut, l'histoire naturelle n'?tait qu'un chaos; on d?crivait, on enregistrait les animaux, mais ou ne les classait pas. Linn? porta la lumi?re au milieu de ces t?n?bres; il apprit ? nommer, classer et caract?riser les esp?ces: il fit voir comment l'homme devait dresser l'inventaire des richesses de la nature; distinguant et s?parant sans cesse, il dut insister plus sur les dissemblances que sur les rapports. Tous les naturalistes subirent l'ascendant du grand homme et march?rent dans la route qu'il avait trac?e. Cependant quelques esprits synth?tiques furent frapp?s des analogies qui existent entre les oeuvres si vari?es de la nature. Ils reconnurent que tous les mammif?res, par exemple, ?taient construits sur le m?me plan. Geoffroy, qui s'?tait sp?cialement occup? de cette classe d'animaux, s'assura que ces analogies ne s'arr?taient pas ? une ressemblance g?n?rale, mais qu'on pouvait la poursuivre jusque dans ses moindres d?tails. Il reconnut que la main de l'homme et du singe, l'aile de la chauve-souris, la patte du chien, la griffe du chat, le pied fourchu du boeuf et du mouton, le sabot du cheval, la rame du phoque et la nageoire de la baleine se composent des m?me pi?ces. Mais les unes sont plus d?velopp?es, les autres le sont moins, quelques-unes disparaissent presque en entier, tandis que d'autres grossissent d?mesur?ment.

Guid? par le sens de l'analogie, il prouva que la t?te se compose toujours des m?mes os dans l'homme comme dans l'oiseau et le poisson. Il vit, en un mot, que la nature, fid?le au plan qu'elle s'est trac?, le varie, le modifie, mais ne le change jamais. Il en conclut que la cr?ation est soumise ? des lois, ? des n?cessit?s qu'elle ne saurait enfreindre, et qu'elle n'est point l'acte arbitraire d'une volont? sans r?gles et sans bornes. La justesse de cette conclusion, il la v?rifia dans ses moindres d?tails; ainsi les dents existent dans toute la classe des mammif?res, tout ? coup elles manquent dans celle des oiseaux, qui la suit imm?diatement; n'?tait une infraction ? la loi de l'unit? d'organisation des animaux; mais cette infraction n'est qu'apparente. Geoffroy prouva que les dents existent chez les oiseaux dans le jeune ?ge, mais elles sont ? peine form?es et disparaissent bient?t arr?t?es dans leur croissance par le d?veloppement des m?choires qui constituent le bec. Ainsi donc le proverbe avait menti, et les poules ont des dents, mais elles ne les conservent pas.


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