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Words: 52386 in 4 pages

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S'ensuyvent: les cinquante & ung arestz Donnez au grant conseil d'amours/ a l'encontre de plusieurs parties. Nouvellement imprimez a paris.

On les vent a paris en la rue neufve nostre dame a l'enseigne de l'escu de France.

? Cy commence les cinquante et ung arrestz d'amours.

Environ la fin de septembre Que saillent violetes & flours Je me trouvay en la grant chambre Du noble parlement d'amours Et advint si bien qu'on vouloit Les derreniers arrestz prononcer Et que a ceste heure on appelloit Le greffier pour les commencer Si estoyent illec bien vingt six A les rapporter et a veoir Ou meillieu desquelz je me assis Pour en faire comme eulx devoir Le president tout de drap d'or Avoit robbe fourree d'ermines Et sur le col ung camail d'or Tout couvert d'esmerauldes fines Les seigneurs lays pour vestement Avoyent robbes de vermeil Frangees par hault de dyamans Reluysans comme le souleil Les aultres conseilliers d'eglise Estoyent vestus de velours pers A grant fueillage de venise Bordez a l'endroit et l'envers Dessus si avoyent leurs manteaulx Tout de grosses perles barrez Fermans a moult riches fermaulx Et puis leurs chapperons fourrez Apr?s y avoit les deesses En moult grant triumphe & honneur Toutes legistes et clergesses Qui s?avoyent le decret par cueur Toutes estoyent vestues de vert Fourrez de penne de letisses Et avoyent leur col tout couvert De colliers d'or gens et propice Puis portoyent atours a ces fins Moult excellens et precieulx Qui estoyent si deliez et fins Que on veoit leurs beaux cheveux Leurs habitz sentoyent le cypr?s Et le mutz si habondamment Que l'en n'eust sceu estre au plus pres Sans esternuer largement Oultre plus en lieu d'herbe verd Qu'on a acoustum? d'espendre Tout le parquet estoit couvert De rommarins et de lavende Plusieurs amans et amoureux Illec vindrent de divers lieux Dont il en eust moins de piteux Et d'amans courroucez joyeulx Par derriere les bancz j'en vis Qui lesditz arrestz escoutoyent Dont leurs cueurs estoyent tant ravis Qu'ilz ne s?avoyent ou ilz estoyent Les ungz de paour serroient leurs dentz Et estoyent aussi froitz que marbre Les aultres esmeuz et ardans Tremblans comme la fueille en l'arbre Nul n'est si saige ne parfait Que quant il oit son jugement Qu'il ne soit a moyti? deffait Et troubl? a l'entendement Je laisseray ceste matiere Car de cela pou me challoit Et racompteray la maniere Comment le president parloit Et tout ainsi et au plus pres Que les arrestz luy ouy dire Je les ay escriptz cy apr?s En la forme que l'orr?s lire Sans y adjouster quelque chose Aussi retenir ne oster Et les pronon?a tout en prose Comme vous orr?s reciter

Premier arrest.

Par devant le prevost de deuil se assist despye?a ung proc?s entre une tresgracieuse dame et le procureur d'amours en cas d'exc?s d'une part/ & ung jeune amant escuyer deffendeur d'aultre part. et disoient lesditz demandeurs que ceste dame en tout son temps a est? de grant renommee fort esbatant joyeuse & de plaisant maintien & qu'elle s'est tousjours bien & honnestement entretenue en service d'amours/ sans jamais avoir est? reprise d'aulcun villain cas blasme ou reproche. Or estoit que ja pie?a cest amoureux s'acointa de elle/ et apr?s plusieurs allees/ et venues il la pria d'aymer en luy presentant plusieurs dons et bagues qu'elle ne voulut prendre ne recepvoir pour doubte de commettre symonie en amours qui est deffendue/ mais l'en remercia en luy soubzryant et respondant moult gracieusement toutes & quantes fois qu'il parloit a elle. Et peult bien estre que pour la loyault? qu'elle cuidoit trouver en luy disant que elle l'aymoit bien et qu'il estoit taill? d'avoir beaucoup de biens au temps advenir sans y penser nul mal dont le galant mal considerant que dames sont tousjours plus promptes a resjouyr Cueurs d'amoureux que a faire douloir s'esmeut & eschauffa tellement qu'il luy sembla que la besoingne estoit ja faicte et qu'il en viendroit bien au dessus de ces attainctes & de faict une journee luy vint dire qu'il estoit mort & qu'il ne viveroit pas trois jours si elle ne luy octroyoit ce qu'il luy demandoit De laquelle chose ceste dame estoit moult esbahie Et a brief luy respondit que d'autant qu'elle l'aymoit elle le herroit desormais s'il luy parloit plus de cella dont il ne tint guieres de compte ains se effor?a de proceder oultre & de prendre par force ung baiser parquoy elle le voulloit frapper et neantmoins ne s'en voult departir ains revient vers elle faignant de plorer de doulleur et d'angoisse qu'il enduroit. Et ou qu'il s'estoit faict frotter le visaige/ et les yeulx de eaue de soulcye affin que il semblast plus pyteux. Et tellement que ceste dame esmeue de piti? en cuydant veritablement que les larmes qu'il avoit aux yeulx lui venissent du parfond du cueur le baisa & acola deux ou trois fois pour obvier a plusgrant meschief ou que il ne cheust en desespoir. Et avecques ce luy feist plusieurs aultres gratuitez et menus plaisirs dont il ne fut encores pas content/ ains perseverant de mal en pis voullut mettre la main au testin/ et a ceste cause elle s'en courrou?a/ et apr?s pour le eslongner et pour lui monstrer qu'il n'estoit pas la ou il cuidoit elle luy donna cong? affin qu'il n'y retournast plus/ mais ce nonobstant encores fut il plus eschauff? de y venir que devant. Et apr?s advint que ung jour sus le jour arriva en la maison d'elle court habill?/ et desguis? a tout une gente daguette pendante a sa ceinture/ et apr?s qu'il l'eut saluee et bien longuement quacquet? il commen?a a dire ces motz. Madame mauldicte soit l'heure que je feus oncques n?/ neantmoins je ne eusse point tant souffert de paine que faitz pour vous et puis que ainsi est qui ne vous en chault et que n'y voullez remedier j'ayme mieulx me tuer icy par devant vous que de plus languir Et je vous asseure ma foy que jamais je ne me partyray de ceans qui ne m'emportera les piedz devant/ Car il me souffist que je meure & pour vous & en auray merite. Et sur ce point ledit amoureux print sa dague et commence a soy deslasser faingnant de s'en frapper a la poictrine. A quoy la dessus dicte dame pour doubte d'esclendre mist la main au devant du pourpoint et du pommeau et le tence tresbien luy demonstrant que il seroit perdu & homicide de soymesmes Et aussi elle le reconforte le myeulx que elle peust pour le destourner du mal fait qu'il voulloit faire/ mais au dernier riens ne valut/ car il commence a jurer et maulgreer que il se tueroit illec en la place sans plus attendre pas une heure/ et faict ainsy qu'il faignoit de soy frapper et mettre la dague dedans le corps ceste povre femme toute seulle esmeue et troublee & non pas sans cause pour obvier a l'effusion du sang qui s'en feust ensuy et ad ce qu'on eust peu dire que s'eust elle mesme est? et qu'elle l'eust tu? qui eust est? grant esclandre pour elle et les siens a tousjours fut contrainte de luy souffrir acomplir sa mauvaise voulent?. Depuis laquelle fiction ainsi faicte qui n'estoit que une vraye trahison pour decepvoir ceste povre femme comme il a bien monstr? & c'est ledit amoureux vent? et deu dire en plusieurs lieux qu'il en avoit jouy par subtilz moiens nonobstant que aultres y avoient bien failly en cessivant & esjouyssant & deshonnorant sans cause en maintes manieres.

? Parquoy elle concluoit a l'encontre de luy qu'il fust condempn? a luy faire amende honnourable et prouffitable. Honnourable c'est assavoir nue teste en chemise tenant une torche ardant a sa main du poix de quattre livres de cire disant que faulcement et maulvaisement il l'a deceue trahie et circonvenue si s'en repent et luy en requiert mercy et pardon. Et pour amende prouffitable qu'il feust condamn? envers elle en la somme de .iiii.M. livres parisis ou aultre telle somme que de raison deveroit/ et en ces despens dommages/ et interestz. Et aussi requeroit qu'il lui fust deffendu de parler a elle en aulcune maniere. Et au regard du procureur d'amours il concluoit et requeroit a l'encontre dudit amant que pour la raison dudict cas ou il y avoit faulcet? & trahison il fut pugny de telle pugnition corporelle et publique que le cas le requeroit et se il ne l'estoit au moins qu'il fust perpetuellement a tousjours banni d'amours et le declaira inhabille de estre en la compaignie de bien et de dames et damoyselles comme traystre et de mauvais affaire que tous ses biens feussent declairez/ confisquez/ et appartenir a amours. Et oultre qu'il feust train? sus une claye et batu par les carrefourgs de syons de vert osier & de branches de groseliers affin que desoresmais tous autres y prinssent exemple avecques aultres conclusions plus a plain declairees ou proc?s. De la partie de cest amoureux deffendeur fut deffendu au contraire. Et disoit que voirement il estoit vray qu'il avoit est? bien fort feru de l'amour de ycelle demanderesse/ et qu'il l'avoit servie moult longuement et fait envers elle tous les debvoirs qu'il est possible de faire a loyal serviteur mais elle lui avoit user de bien rudes & estranges termes. Car combien qu'elle luy eust promis de chierement l'aymer et entretenir en sa bonne grace. Touteffoys bien souvent faisoyt semblant de non le congnoistre/ puis a une fois elle lui soubzrioit & l'autre fois luy rechignoyt ou n'en tenoit compte. Et brief le povre gallant le plus du temps ne s?avoit ou il estoit & en eust bien voulu saillir/ mais il ne pouoit/ car quant il s'en voulloit oster c'estoit lors que il commen?oit plusfort a aimer que jamais ne dormoit point ne nuyct ne jour/ ain?oys tousjours pensoit a elle/ & en ce faisant bien souvent frissonnoit/ et luy sembloit qu'il avoit plus de cent esguilles autour du col qui le picquoyent S'il eust voulu manger il n'eust sceu car il n'y avoit si bonne ne si doulce viande qui amere ne luy semblast. Or disoit il que pour obvier a ceste maladie et aux acc?s de telles fievres blanches plusieurs foys supplye et requist ceste dame cy qu'elle eust de luy piti? et le voulsist secourir dont elle n'avoit voulu riens faire ains le pourmenoit de jour en aultre de dymenche au jeudy tellement que au dernier quant il veit que il n'en pouoit plus il voulut trouver maniere de luy dire au vray l'angoisse & la douleur qu'il souffroit pour elle. Et fut vray voirement que pource qu'elle n'y vouloit pas pourveoir il print alors sa dague pour s'en frapper et disoit veritablement que veu le tresgrant mal que il avoit il se feust tu? et ainsi l'avoit il deliber? de le faire se elle ne luy eust ayd? et secouru de sa bonne grace/ dont il se sentoit bien tenu a elle/ et quant est de ce que on luy mettoit a sus qu'il avoit publy? le cas pour la diffamer il respondit qu'il ne l'avoit jamais dit ne declair? sinon a aulcuns de ces particulliers et secretz amys que il tenoit bien si seurs jusques la que jamais riens ne revelleroyent/ et que on avoit cela song? pour charger son honneur a tort et sans cause. Et au regard du cas principal disoit qu'il n'y avoit veu de son cost? aucun exc?s/ crisme ne malleffice/ Mais luy avoit ayd? et secouru ladicte demanderesse de son bon gr? et consentement et qu'il valloit mieulx avoir le personnage par amour que venir par force: ou faire esclandre/ & par ainsi disoit qu'il ne luy en pouoit rien demander/ ains estoit en voye d'absouldre ses faitz concluoit et demandoit despens encontre ladicte demanderesse. Les dictes partyes ouyes en tout ce quelles voulurent dire & alleguer/ ledit prevost de dueil veues toutes les informations faictes en ceste matiere et la confession dudit amant deffendeur par laquelle les demandeurs prindrent & requirent droit estre fait condampna par sa sentence ledit amoureux deffendeur a faire amende honnourable a sadicte dame/ et luy crier mercy treshumblement a genoulx sans saincture ne chapperon a tout une torche ardante en sa main en disant ces motz. Madame je congnois et confesse ycy devant dieu et devant le monde que comme mal conseill? et mal advis?/ je vous ay trahie faulcement et maulvaisement/ dont je vous crie mercy et a la justice d'amours. Et avecques ce le declaira priv? de tous biens et plaisirs d'amours/ et ses biens confisquez en le bannissant perpetuellement du royaulme d'amours & de toutes bonnes compagnies comme indigne d'y estre et habiter. Et semblablement le condampna envers ladicte demanderesse pour amende prouffitable en la somme de mille livres parisis/ et a tenir prison jusques a plaine satisfation et en ses despens dommaiges et interestz/ de laquelle sentence ainsi donnee par ledit prevost de dueil icelluy deffendeur se est sentu aggrav? et en a appell? en la court de ceans/ et semblablement en a appell? ladicte demanderesse et ledict procureur d'amours pour ce que ilz disoyent que il ne leur avoit pas assez adjug?/ et que ledict deffendeur en avoit trop bon march?. et depuis ont lesdictes parties conclud audict proc?s par escript. et a est? veu et receu ceans pour juger a bene vel male. Si a ladicte court finablement veu le proc?s et tout ce qui a est? produyct en ycelluy a grant et meure deliberation et tout veu et consider? ce que faict a considerer. Adoncques ladicte court d'amours dict que entant que ledict amoureux est appellant il a est? bien jug? par ledit prevost de dueil/ et mal appell? par luy/ et le amendera. Et entant que touche lesditz demandeurs qu'ilz ont bien appell? et ledit prevost mal jug?/ et en amendant le jugement/ la court oultre les condampnations dessusdictes condampne ledict amoureux appellant a aller en voyaige nudz piedz a monseigneur sainct valentin et y porter ung veu de cire du poix de quarante livres/ et a raporter certiffication comme il y aura est? dedans ung moys Et en oultre desclaire ladicte demanderesse estre exemptee a tousjours de luy & des siens jusques a la tierce generation/ et si ordonne que en signe de la dessusdicte trahyson et faulcet?/ touteffoys et quantes que on le servira desormais a table on mettra le pain devant luy a l'envers et le dessus dessoubz. Et avecques cela le condampne la court en moult grans despens de la cause d'appel envers ladicte dame demanderesse. la tauxation reservee par devers elle.

Le .ii. arrest.

Par devant le baillif de joye c'est assis ung aultre proc?s entre ung jeune compagnon amoureux demandeur d'une part. Et sa dame deffenderesse d'autre part. Et disoit ledict amoureux demandeur que ainsi qu'il avoit prins cong? de sadicte dame pour s'en aller en sa maison elle le rappella et hucha pour parler a luy/ et apr?s quant il fut tout aupr?s d'elle elle faisant semblant de s'acouter et de vouloir parler de secret le baisa si tresasprement que elle le cuyda faire seigner du nez Et puis quant vint au desserrer le frappa moult durement de la patte de son chapperon ou il y avoit une esguille et une espingle de laquelle il eut la joue toute esgratisgnee qui depuis est debvenue enflee et ne sera d'icy a troys moys qu'il n'y paire. A l'occasion duquel cas il ne s'est os? monstrer devant les gens par certain temps et est encores tres fort malade. et pource que il s?avoit bien que sadite dame ne l'avoit pas fait par haine et maltallent qu'elle eust a luy il ne vouloit point tendre a reparation/ mais concluoit & requetoit seulement qu'elle fust condampnee a le garir & faire penser durant sa maladie. De la partie de ladicte dame fut deffendu au contraire/ & disoit que l'amant avoit est? invaseur & assaillant pour avoir ledit baiser/ et au regard de la picqueure elle estoit advenue par fortune/ & advanture dont elle ne pouoit mais/ et aussi n'y avoit chose dont l'en deust parler/ car ledict amant n'en laissoit a boire ne a menger et se plaingnoyt de sa teste Surquoy les parties ouyes ledict bailly de joye par sa sentence & au regard a certains rappors de medecins d'amours qui avoient rapport? le peril/ et dit que la playe estoit en lieu dangereux condampna ladicte dame a mouiller de sa salive tous les moys la playe de son amy pour faire en aller le venin jusques a ce qu'il fust guery. Et aussy a luy fournir de drappeaulx surquoy seroit fait bon emplastre. De laquelle sentence ceste defenderesse c'est sentue grevee/ et en a appell? en la court de ceans ou le proc?s a est? receu pour juger Et finablement tout veu & consider? ce que estoit a considerer. La court d'amours a regard? et dit qu'il a est? bien jug? par ledit bailly/ et mal appell? par ladicte dame appellante et l'amendera. Et en oultre pource qu'il est apparu en ladicte court & venu a congnoissance que icelle appellante a deu dire et soy vanter que depuis ladicte sentence que s'il convenoyt moullier ladicte playe de sa sallive/ elle le mordroit en ce faisant si asprement qu'il luy en souviendroit a tousjours mais. La court l'a condampnee en trente livres d'amende envers les prisonniers d'amours pour employer en bancquetz et en herbe verte et es despens de la cause d'appel la tauxation reservee par devers luy et si ordonne qu'elle sera contraincte a obeyr a l'arrest par prinse de son corps

? Le troisiesme arrest

Par devant le vergier d'amours en la province de beault? c'est assis ung aultre proc?s entre ung amoureux demandeur en matiere de recision de contract de une part. Et sa noble dame et amye deffenderesse d'aultre part. Et disoit ledit demandeur que du temps qu'ilz acointerent l'ung l'autre ilz firent ensemble plusieurs promesses et alliances d'amours/ & entre les aultres il y en eut ung compass? entre eulx deux/ par lequel ledit amoureux luy promist que toutes et quanteffoys qu'il se vouldroit coucher et mettre son coeuvrechief de nuit/ il seroit tenu de nouer le bout dudit coeuvrechief a deux bons & fors neuz et de dire pour l'amour d'elle en le tyrant/ dieu doint bonne nuyt a madame. Et aussi elle diroit pareillement quant il se lieveroit au matin en mettant sa chemise/ Dieu doint bon jour a mon tresdoulx amy. Et avecques ce estoit dit que le gallant debvoyt toutes les sepmaynes passer sur le tard une foys ou deux devant son huys. Et attendre une bonne certaine heure qui estoit dite pour avoir ung boucquet ou une viollette qu'elle luy debvoit pour recompense getter avant qu'il s'en allast/ ou dire a dieu/ dieu doint bonne nuit or disoit cest amoureux que en faisant ledict contract il avoit est? enormement deceu. Car premierement au regard de tyrer son couvrechief toutes les nuytz il en estoit en telle necessit? qu'il luy failoit avoir ung neuf de trois jours en trois jours tant en rompoit et deschiroit. Et si pour tirer ne pour nouer il ne luy en estoit de rien mieulx et ne s'en sentoit point en nulle maniere plus allegi? quant il estoit couch?. Mais souventeffois encore pour ce que ledit couvrechief estoit trop serr? ou nou? il luy failloit tout oster & le remettre qui luy estoit grant peine avec le mal qu'il avoit Et touchant l'autre point il y avoit aussi et de l'autre moiti? de juste pris/ Car seullement pour avoir ung povre boucquet ou une viollette/ ce galant estoit contrainct de aller et passer une fois ou d'eux la sepmaine par devant l'huys de sa dame ou il souffroyt maux infinis/ car premierement il advenoit tressouvent qu'il ne la trouvoit point a l'uys ne ame a qui parler/ et ainsi convenoit attendre illec et longuement jambaier le povre amant sans avoir feu ne clart?. Secondement car quant il s'en vouloit partir il veoit aulcuneffois la lueur de la chandelle par les verrieres dont il estoit transy et ravy qu'il ne s?avoit qu'il devenoit Et pource qu'il cuidoit lors qu'elle ne fust pas couchee et que tantost deust venir/ il attendoit tout seul illecques emmi la rue deux ou trois heures/ et aucuneffois toute la nuit & se pourmenant pour doubte de morfondre regardant en hault les gouttieres/ s'elle viendroyt point aux fenestres ou il y avoit aussi grant martire/ et mesmement ou temps de yver pour les neiges et la froidure qu'il luy convenoit endurer dont il estoit souvent en tel point qu'il ne sentoit membre qu'il eust si que l'en eust ouy cliqueter ses dens l'une contre l'autre comme une cigoingne Tiercement que pour la pluye et mauvais temps qu'il couroit il estoit parfoys contraint de s'en partir et retourner tout mouilli? a l'ostel sans rien faire fors seulement baiser la cliquette de l'uis a son amye pour luy dire a dieu Et ses habillemens estoient sy tres trempez que la chemise qu'il avoit vestue il luy failloit changier/ tout aussy tost qu'il estoyt a l'hostel et prendre tous nouveaulx habillemens qui luy estoit pareillement moult grant et tresgrief martyre sans encores n'y compter ne comprendre la paine qu'il avoit d'estre congneu du dangier du guet/ et aussy de se bouter dedans les boues/ et de cheoir aux russeaulx ou dedans la fange/ et de se heurter a grosses pierres/ ou rencontrer une charrette et moult d'autres malles adventures qui pouoyent venir de nuyct/ et aussi que il avoyt est? souventeffois/ et estoyt encores enormement deceu Et pource requeroit que ledict contract feust mis au neant et qu'il feust remis en sa franche libert?. Et disoyt oultre que a greigneur seuret? il en avoit a ceste fin obtenues lettres de relievement d'amours/ et dispensation sur ce dont en tant que mestier estoit requeroit l'enterinement/ offroit a prouver et demandoit despens. De la partie de ceste deffenderesse si fut deffendu tout au contraire et disoit que de se plaingdre du contract/ le demandeur avoyt grant tort. Car par icelluy elle estoyt subjecte a plus grande paine que il n'estoit. neantmoins elle estoit tenue touteffoys/ et quanteffoys qu'il plaira a amours de s'en departir et y renoncer/ Mais d'y venyr par recision ce n'estoyt point la maniere et ne voulloyt point qu'il luy feust reprouch? que elle eust jamais receu homme/ car c'estoyt trop grant blasme et ce n'estoit pas le renom. Et pour venir a ses deffenses disoyt que ledict contract fut fait et pass? a la grande priere et requeste dudict amant. Car elle n'y pensoit point quant il luy vint supplyer et requerir sur tous les plaisirs qu'elle luy pouoit faire qu'elle voulsist consentir lesdictes choses qui y sont contenues/ et oultre qu'elle n'en fist point de difficult?/ icelluy amant luy jura que la cause pourquoy on requeroit. n'estoit sinon affin qu'elle l'eust en memoyre/ et qu'il feust seur que une fois le jour et en mettant sa coiffe elle penseroyt a luy/ Parquoy de s'en plaindre maintenant et dyre qu'il a est? deceu & si n'y avoit nulle apparence/ et si rompoyt beaucoup de coeuvrechiefz le moys/ aussi faisoit elle de coiffes et luy failloit bien souvent des rubens tous neufz. Et au regard de l'autre point de venir et passer devant son huys une foys la sepmaine il avoyt pareillement grant tort de se plaindre/ car toutes et quanteffoys qu'elle doubtoyt qu'il viendroit icelle deffenderesse trois heures devant elle estoit toute ravye et ne s?avoyt qu'elle faisoyt. Et pos? qu'elle beust & mengeast si avoit elle tousjours le cueur a luy et luy faysoit bien mal quant il luy convenoyt tant attendre a l'huys/ mais n'en estoit maistresse pour la craincte de dangier qu'il failloit cheoir et amasser qui luy estoit plus grande peine la moyti? que tout le martyre que ledict amant pourroyt souffrir/ car il fault aulcuneffoys fayre semblant de dormir quant on veult veiller/ et de plorer ou l'on a bien grant fain de rire/ et de parler de froydure c'estoyt trop grant honte a luy/ Car jamais amans ne doibvent avoir froit soyt que il gelle a pierres fendant/ et s'il enduroit de malles nuitz aussi faisoyt elle de son cost? de trouver quelque fa?on de eschapper pour venir a la fenestre ou parfoys estoit toute nue par l'espasse de deux grosses heures a veoyr de quel cost? le vent venoyt et avoit ledit demandeur a plus belle occupation de passer le temps qu'elle/ car en attendant il se pouoit pourmener et dire ses heures et oraysons ne n'y avoyt personne qui alors l'eust empesch?. Et quant est de la pluye et de la neyge les estaulx ne luy pouoyent faillyr et si n'y a eaue qui face mal a telz gens et au regard des pierres et aultres mauvaises rencontrees qui survient la nuyct/ respondit ladicte dame que telz maulx ne adviennent voulentiers synon a gens qui n'ont point parfaicte fiance en amours et qui font aucuneffoys des faulcetez et trahysons. Et disoit oultre plus ceste dicte jeune dame deffenderesse que toutes les plainctes et paynes dont cest amoureux se plaignoit n'estoit a comparer a nulles des siennes car plus avoit de peine en ung jour seullement a tirer les violettes que ledict amant n'en avoyt en toute l'annee/ et ne failloit point a venir a la comparaison des biens et plaisirs l'ung de l'autre. Car plus coustoyt le fyl dont elle lyoit les boucquetz & violetes qu'elle luy donnoit que tous les plaisirs qu'il luy eut sceu faire. Et pour ce disoit ceste deffenderesse qu'il n'y avoit point eu deception audit contract et qu'il ne debvoyt estre receindr? sinon du consentement d'elle et que ledict amant l'en vint prier et requerre a ces fins concluoit et demandoit despens. Apr?s parties ouyes & apr?s ce qu'elles furent appointees en droit le viguier appointa que lesdictes lettres et reliefvement ne seroient point interrin?s et qu'il n'y avoit point matiere de receindre ledict contract et condampna ledict amant demandeur a l'entretenir jusques au bon playsir de sadicte dame et es despens de laquelle sentence c'est sentu agrav? et appelle en la court de ceans ou ledict proc?s a est? receu pour jugier/ si a la court veu ycelluy proc?s et tout ce qu'il failloit veoir en ceste matiere. Et tout consyder? la court dit qu'il a est? bien dit et appoinct? par ledit viguier & mal appell? par ledict amant et l'amendera. si le condempne la court es despens de la cause d'apel la tauxation reservee par devers elle.

? Le .iiii. arrest


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